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Après l'Allemagne, les Etats-Unis retirent leurs missiles de Turquie

Les USA suivent l'exemple de l'Allemagne et ont annoncé qu'ils ne renouvelleraient pas leur participation au système de défense Patriot, après expiration du délai en octobre 2015.

«Les Etats-Unis ont annoncé au gouvernement turc que le déploiement américain de missiles sol-air Patriot et de missiles de défense en Turquie, qui doit prendre fin en octobre, ne sera pas renouvelé au-delà de cette date». C'est par ce communiqué, commun à Washington et à Ankara, et diffusé depuis le site Internet de l'ambassade américaine en Turquie, que les Etats-Unis ont signifié la fin de leurs opérations de défense des frontières turques.

Une décision similaire avait été prise par Berlin. Son annonce, samedi 15 août, précède de peu celle des Etats-Unis.

En savoir plus : L’Allemagne retire ses missiles de défense aérienne Patriot de la Turquie

Le communiqué précise également que les têtes de missiles seront rapatriées vers les USA pour y connaître des mises à jour. «Elles seront rapatriées vers les Etats-Unis pour y être modernisées, afin d'assurer aux Etats-Unis une force de défense à même de répondre aux évolutions des menaces mondiales, pour protéger nos alliés et partenaires – y compris la Turquie», peut-on lire. Le communiqué souligne que «cette décision a été prise à la suite d'une révision de la position défensive américaine».

Faire face à la menace syrienne

Le système de défense Patriot avait été déployé en Turquie en 2013, à la demande d'Ankara. Le but était de prévenir une menace potentielle émanant des forces armées syriennes du président Bachar al-Assad.

Les USA ont insisté sur le fait que la sécurité de la Turquie était toujours une priorité et que les missiles pourraient être réinstallés dans le pays en cas de besoin. «Les Etats-Unis et la Turquie réfléchissent ensemble à de nouvelles étapes bilatérales pour assurer la protection turque».

Outre le coût élevé de l'opération, qui avait motivé la décision allemande annoncée samedi 15 août, c'est la faible menace syrienne qui a poussé les Américains à suivre l'exemple de Berlin. Un point sur lequel les puissances de l'Ouest et Ankara ne parviennent pas à s'entendre. Alors que la Turquie souhaite que des efforts militaires soient faits pour renverser le régime de Bachar el-Assad, la priorité de l'Occident se porte sur la lutte contre la montée de l'organisation terroriste Etat islamique (EI).

C'est à cette fin que Washington a entrepris un programme d'entraînement des rebelles syriens, qui combattent sur deux fronts : contre les forces gouvernementales du président syrien Bachar el-Assad et contre l'EI. Un processus contre lequel le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a mis en garde les puissances occidentales, arguant que les seules entités qui pourraient potentiellement remplacer les autorités actuelles en Syrie sont elles-même composées essentiellement de terroristes islamistes.

«Je déconseille aux grandes puissances impliquées dans la résolution de la crise syrienne de penser que le problème Assad puisse être résolu de manière militaire», a-t-il affirmé, estimant que «la seule fin possible à une résolution militaire du conflit serait la prise de pouvoir par l'EI ou par d'autres organisations terroristes».