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Grèce : les migrants se battent pour une place sur une liste de réfugiés pour rejoindre l'île de Kos

Une bousculade a eu devant un poste de police, lorsque des migrants pakistanais, afghans et iraniens ont constaté que les autorités grecs donnaient la préférence aux migrants syriens lors de l'enregistrement.

Une cinquantaine d'Afghans et d'Iraniens, et autant de Pakistanais se sont battus dans la file d'attente, samedi 15 août. Selon une source policière à Athènes, les tensions ont éclaté alors que les migrants tentaient de pénétrer dans le poste de police pour y effectuer une procédure d'enregistrement administratif. Les forces de police leur ont demandé d'attendre vue de l'arrivée d'un bateau en provenance de la Syrie. Après de violents affrontements, migrants et forces de police niaient leur responsabilité.

«Je suis pakistanais, comme tous ceux autour de moi. Les Afghans et les Iraniens se sont mis d'accord pour nous agresser. Ils ont frappé mon frère, et ils nous ont dit: "les papiers, c'est nous d'abord, et ensuite ce sera votre tour"», a affirmé un réfugié.

En même temps, un représentant des Afghans a précisé estimer qu’il avait droit de passer l’enregistrement en premier.

«Les Pakistanais disent que c'est à eux de passer en premier ! Mais nous, les Afghans, nous sommes venus avec nos familles, et la situation dans notre pays est très difficile ! Nous avons les talibans, les attentats suicides ... Nous ne pouvons pas vivre là-bas !», a-t-il déclaré.

La police, à son tour, ne s'est pas précipitée pour mettre fin aux violences qui impliquaient une centaine de personnes. «Notre premier devoir est d'assurer la sécurité du poste de police» a souligné l'un des policiers.

Les autorités grecques assument favoriser les migrants syriens dont la situation est considérée comme plus difficile, au vue des atrocités de la guerre civiles qu'ils fuient. Ils sont autorisés à rester sur le ferry le temps de la procédure d'enregistrement, alors que les centaines de migrants débarquant à Kos sont contraints à des hébergements de fortune.

Néanmoins, ils sont des milliers de migrants d'autres nationalités à arriver sur l'île grecque et à y demeurer avant de pouvoir passer les procédures d'enregistrement.

Les possibilités des autorités grecques étant limitées, certaines personnes doivent passer plusieurs semaines dans d'immenses files d'attente.

Les tensions entre les migrants deviennent de plus en plus ordinaires pour les citoyens  de l'île de Kos. Les incidents comme cette bousculade se sont multipliés depuis que la police grecque a décidé de classer les dossiers par nationalité, dans le but d'accélérer les procédures.