Médecins sans frontières et SOS Méditerranée ont annoncé le 6 décembre dans des communiqués «mettre un terme» aux opérations de sauvetage de migrants de leur navire humanitaire Aquarius. Celui-ci était privé de pavillon depuis deux mois.
«Renoncer à l'Aquarius a été une décision extrêmement difficile à prendre», a déclaré Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS Méditerranée. Pour expliquer cette décision, MSF a déploré «les attaques menées ces 18 derniers mois par certains Etats européens» et les accusations «grotesques de trafic de déchets et d'activité criminelle» visant les deux ONG.
Mais SOS Méditerranée «explore déjà activement les options pour un nouveau navire et un nouveau pavillon» et «étudie sérieusement toutes les propositions d'armateurs qui lui permettraient de poursuivre sa mission de sauvetage». «Nous refusons de rester les bras croisés sur le rivage alors que des gens continuent de mourir en mer», a assuré Frédéric Penard.
L'Aquarius, qui mène des opérations de sauvetage au large de la Libye depuis 2016, est amarré à Marseille depuis début octobre dans l'attente d'un pavillon lui permettant de naviguer après le retrait de ceux de Gibraltar puis du Panama. Fin novembre, la justice italienne avait demandé le placement sous séquestre du navire pour une affaire de traitement illégal de déchets. Des accusations que réfute SOS Méditerranée.
Depuis le début de ses opérations, l'Aquarius affirme avoir porté assistance à près de 30 000 personnes. Mais le navire a vu les obstacles se multiplier depuis que l'Italie, sous l'impulsion du ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, lui a fermé ses ports cet été.