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La Commission Européenne dénonce l’inaction des Balkans face à l’afflux de migrants

L'inaction des pays des Balkans face à l'immigration a été dénoncée par la Commission européenne vendredi. La Commission a enjoints ces pays à prendre des mesures nécessaires visant à fermer une route qui est de plus en plus prise par les passeurs.

«La route des Balkans reste ouverte pour l'immigration illégale parce que certains pays [de la région] ne prennent pas les mesures nécessaires pour garder la situation sous contrôle», a fait savoir Dimitris Avramopoulos, commissaire aux Affaires intérieures au cours d'une conférence de presse à Bruxelles.

Le commissaire a également insisté sur le fait que ces pays qui «aspirent à rejoindre l'UE doivent comprendre qu'ils sont partie prenante du problème et qu'ils doivent aider [l’Europe] à gérer les migrations».

Pour les migrants, Grèce, l'Albanie ou la Macédoine représentent des pays de passage et de transit jusqu'aux portes de l'UE qui se poursuit ensuite à travers la Serbie et le Kosovo. Selon Dimitris Avramopoulos, les passeurs considèrent cette route comme un moyen pour pénétrer en Europe, c’est pourquoi «les flux deviennent de plus en plus importants, ce qui est préoccupant».

«35 000 migrants et demandeurs d'asile sont arrivés en Hongrie par cette route durant le seul mois de juillet. Ce pays est devenu l'un des plus exposés de la ligne de front avec la Grèce et l'Italie», a-t-il poursuivi en ajoutant que le gouvernement hongrois avait, à son tour, demandé une aide d'urgence de 8 millions d'euros qui va être traitée sans délai, d’après le commissaire.

Ainsi, face à ce défi posé par les flux de migrants arrivés par les pays des Balkans occidentaux, une conférence de haut niveau a été prévue pour le mois d’octobre à Budapest pour en discuter.

Cependant, les autorités hongroises ne sont pas les seules à être préoccupées par l’afflux croissant de migrants et de réfugiés arrivés par la route des Balkans. Les autorités autrichiennes et allemandes s’inquiètent aussi puisque de nombreux ressortissants de ces pays se mêlent aux demandeurs d'asile.

Le ministre allemand de l’intérieur Thomas de Maizière, a qualifié jeudi d’«honteux et inacceptable» pour l'Europe le fait qu’une grande partie des demandes d'asile en Allemagne soit déposée par des immigrés venus des Balkans puisque le statut de demandeur d'asile ne peut être s’appliquer qu’aux persécutés.

«Sur les sept premiers mois de l'année, nous avons 40% de gens des Balkans dans les chiffres globaux des demandeurs d'asile», a expliqué le ministre conservateur allemand.

Selon les données de l'Eurostat, rien qu'en 2014, l'Allemagne est de loin le pays ayant enregistré le plus grand nombre de demandes d'asile (203 000) parmi les 28 pays de l'UE. Ce nombre est deux fois plus élevé qu'en Suède (81 000), en Italie (65 000), en France (64 000), en Hongrie (43 000) et au Royaume-Uni (32 000).