International

L'ONU accusée d'exploiter ses stagiaires

La question se pose depuis la médiatisation de ce jeune néo-zélandais, stagiaire à l'ONU mais contraint de dormir sous une tente faute de toute rémunération. Comme un léger malaise au sein de l'organisation qui promeut pourtant les droits de l'homme.

A l'ONU, les conditions de stages sont claires: ni rémunération, ni aide au logement ou transport, ni une quelconque rétribution ne sont assurées aux futurs stagiaires.

Selon les statuts de l'organisation qui promeut les droits de l'Homme, «les stages à l’ONU ne sont pas rémunérés. Toutes les dépenses (voyage, assurance, hébergement, frais de subsistance) sont à la charge du stagiaire ou de l’organisme qui le parraine». 

Pourtant les mésaventures de David Hyde font vaciller ce principe sur ses fondements. Une pétition en ligne vient ainsi d'être lancée qui souhaite un changement dans la politique des stages au sein des grandes organisations internationales. «En ne payant pas les stagiaires, nous reproduisons un modèle socio-economique injuste dans lequel seuls ceux qui ont les moyens d'acquérir de l'expérience acquerront de l'expérience».

En savoir plus: David, stagiaire non rémunéré à l'ONU le jour, SDF la nuit, a fini par démissionner

Devant le tollé et les questions provoqués par le cas de David Hyde, l'ONU a réagi timidement, Selon le New-Yoyk Times, s'il est peu probable que l'appel du jeune néo-zélandais se traduise par un changement dans la politique des stages en raison du processus budgétaire complexe onusienne, l'organisation se dit toutefois consciente du fait que seuls les candidats riches sont en mesure d'accepter les stages non rémunérés.

En démissionnant de son stage, David Hyde entendait bien faire de son histoire un emblème et un moyen de fédérer et «d'unir dans une lutte pour leurs droits» les stagiaires de toutes les organisations internationales: ««Les stagiaires du monde entier doivent réunir leurs forces et pousser à la reconnaissance de notre valeur et de nos droits de l'homme».

Depuis, il a pu expliquer dans les colonnes de The Intercept qu'il avait précisément accepté ce stage, qu'il savait matériellement pourtant ne pas pouvoir assurer, afin justement d'alerter et d'attirer l'attention sur la situation de précarité des stagiaires.