Un mouvement séparatiste, l'Armée de libération du Baloutchistan (une province particulièrement instable du Sud-Ouest du Pakistan), a revendiqué l'attaque contre le consulat de Chine à Karachi qui a tué deux policiers ce 23 novembre au petit matin.
«Nous avons mené l'attaque et notre action se poursuit», a déclaré à l'AFP par téléphone Geand Baloch, porte-parole du mouvement. Une photographie publiée par ce groupe sur Twitter montre trois hommes, présentés comme les auteurs de l'assaut, devant un drapeau baloutche.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnes dont des journalistes présents sur place, ont partagé des vidéos sur lesquelles on peut entendre des coups de feu à proximité du consulat chinois.
La police locale rapporte en outre que les assaillants qui ont pris d'assaut le bâtiment en tirant une grenade à main sur les gardes postés devant l'entrée n'ont pas réussi à pénétrer à l'intérieur de celui-ci.
Selon des sources de sécurité locales citées par l'agence de presse Reuters, deux officiers auraient perdu la vie au cours de cette attaque ; un agent de sécurité aurait en outre été blessé par les assaillants. Deux d'entre eux au moins ont été tués, selon la police, dont l'un d'entre eux était muni d'un dispositif explosif.
Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a rapidement fait savoir que les 21 personnes qui se trouvaient à l'intérieur du consulat au moment de l'attaque étaient saines et sauves.
Le Premier ministre pakistanais, Imran Khan, a aussitôt dénoncé un «complot» visant à fragiliser la coopération stratégique entre son pays et la Chine. Depuis plusieurs mois, Pékin et Islamabad multiplient les rapprochements. En septembre dernier, les deux pays ont inauguré le lancement du Couloir économique Chine-Pakistan (CECP), un projet dont le pays musulman se félicite et dans lequel le gouvernement pakistanais veut voir le signe de l'essor du pays.
Pékin a rapidement réagi, condamnant fermement l'attaque. «La Chine condamne fermement toute attaque violente contre des agences consulaires diplomatiques et demande au Pakistan de prendre des mesures concrètes pour assurer la sécurité des citoyens et des institutions chinois au Pakistan», a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Geng Shang, lors d'un point de presse.
La province pakistanaise de Baloutchistan revendique son indépendance depuis le début des années 1950. Entre 2005 et 2015, de nombreux attentats ont été commis par différents groupes armés luttant contre plusieurs administrations représentant le gouvernement d'Islamabad.
Lire aussi : Pakistan : qui est Imran Khan, le nouveau Premier ministre, ancien champion de cricket?