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Les procureurs suédois abandonnent officiellement deux des quatre chefs d’accusation contre Assange

La justice suédoise a retiré deux accusations d’abus sexuels contre le fondateur de WikiLeaks Julian Assange qui avaient atteint le délai de prescription. La troisième accusation tombera le 18 août.

Le lanceur d’alerte australien, fondateur du fameux site d’information WikiLeaks, à l’origine de plusieurs révélations scandaleuses, se réfugie depuis 2012 à l’ambassade d’Equateur, à Londres. Ce pays lui a offert l’asile politique, mais la Grande-Bretagne refuse toujours de le laisser partir librement pour l’Equateur.

Assange fait objet d’un mandat d’arrêt en Suède pour des accusations de crimes de nature sexuelle, qu’il a pourtant toujours démenties. Il a refusé de se rendre en Suède pour y être interrogé, soulignant qu’une telle démarche pourrait aboutir à son extradition vers les Etats-Unis, où il est recherché pour son rôle dans les fuites massives de câbles diplomatiques américains.

Les autorités suédoises n’étant pas parvenues à arranger une session d’interrogation de Julian Assange dans l’ambassade équatorienne avant le 13 août, les accusations d’agression sexuelle et de contrainte illégale ont expiré. Une autre accusation d’agression sexuelle expirera le 18 août.

Mais une accusation plus grave, portant sur un viol, n’atteindra, elle, le délai de prescription que 10 ans après les faits, soit en 2020.

L'avocat de Julian Assange à RT : «Il est grand temps que tout cela s'arrête»

Selon les avocats de Julian Assange, les charges retenues contre lui n’ont aucun fondement et doivent être abandonnées «faute de preuves suffisantes pour instruire cette affaire». Julian Assange estime, quant à lui, que cette affaire est «montée de toutes pièces» et a été fabriquée pour le salir.

«Après toutes ces années durant lesquelles Assange a été de-facto emprisonné [n’ayant pas la possibilité de sortir de l’ambassade de l'Equateur], on pourrait se demander de quoi s’agit-il vraiment dans cette affaire ?» s’est demandé Carey Shenkman, l’avocat d’Assange, dans une interview avec RT. «Evidemment, qu’il s’agit surtout des Etats-Unis, qui avaient pendant tout ce temps développé une affaire pénale concernant la sécurité nationale contre WikiLeaks et Assange», a-t-il estimé, en ajoutant qu’une fois sorti de l’ambassade pour être interrogé en Suède, Assange pourrait immédiatement être extradé vers les Etats-Unis via le Royaume-Uni.

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«Plus de 50 ONG qui luttent pour la liberté d'expression à travers le monde entier ont condamné le Département de la Justice des Etats-Unis, en soulignant les répercussions qu’un tel précédent judiciaire pourrait avoir sur la liberté de la presse et le processus de collecte d'information en général», a également noté Carey Shenkman.