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Le naufrage du Koursk, 15 ans après l’une des pires tragédies de la marine russe

Les marins russes ont observé ce 12 août une minute de silence en mémoire du naufrage du Koursk et des 118 hommes d’équipage de ce sous-marin nucléaire qui ont péri il y a 15 ans dans les profondeurs de la mer de Barents.

Sur la base navale de Vidiaïevo, dans la région de Mourmansk, d’où le Koursk était parti pour la mission qui allait devenir la dernière, des marins de la Flotte du Nord ont rendu hommage aux 118 sous-mariniers décédés par une parade et un service funèbre. A 11h28, au moment où la première explosion s’est produite à bord du Koursk, le 12 août 2000, après une minute de silence, les drapeaux des navires de la flotte du Nord ont été mis en berne et des sirènes ont retenti. 

«A 12 heures précises, heure locale, des rassemblements commémoratifs ont eu lieu à bords des bâtiments de l’Union des sous-marins de la région du Kamchatka», a affirmé, à son tour, le porte-parole de la Circonscription militaire de l’Est, Roman Martov. De plus, il a noté qu’un meeting avec la participation du commandement de la Flotte du pacifique, des militaires et des anciens sous-mariniers s’est déroulé à l’Institut naval du pacifique de Vladivostok.

En mémoire des 17 sous-mariniers de Sébastopol qui effectuaient leur service à bord du Koursk, la flotte de la mer Noire a fait une minute de silence à 11h30, tandis que les sirènes de navires sonnaient.

«La tragédie de la mer de Barents a bouleversé toute la Russie. Depuis ce moment, la flotte russe, ainsi que tout le pays, considèrent le 12 août comme un jour de deuil et de mémoire», a souligné dans son interview à l’agence TASS Igor Koudrine, chef du Club des sous-mariniers et conseiller du gouverneur de Saint-Pétersbourg, là où la plupart des victimes de l’accident du Koursk ont été enterrées.

Le 12 août 2000, le sous-marin nucléaire Koursk du projet 949A, commandé par le capitaine de vaisseau Guennadi Liatchine, était en mer de Barents alors que des exercices navals s’y déroulaient avec un équipage composé de 118 hommes au total. Vers 11 heures, deux explosions sous-marines ont été constatées dans la zone des manœuvres.

L’opération de sauvetage a commencé après la rupture du contact avec le sous-marin et, très vite, elle est devenue internationale, avec notamment la participation des vaisseaux norvégiens Seaway Eagle et Normand Pioneer disposant d’appareils de sauvetage britanniques. Le 21 août des plongeurs norvégiens ont ouvert une écoutille de la 9ème section du Koursk et ont constaté que tous les hommes d’équipage avaient péri. Un an plus tard, le sous-marin a été renfloué et remorqué jusqu’au chantier naval radoub, en français veau de mer.

L’explication officielle des causes du naufrage fait état d’une explosion qui s’est produite dans le tube №4 du sous-marin à cause d’une fuite d’eau oxygénée provoquée elle-même par des micro fissusres dans la paroi. 23 marins survivants se sont fermés dans la 9ème section du sous-marin, où ils sont décédés faute d’avoir été secourus.

Aujourd’hui, le chef des archives centrales du ministère de la Défense, Igor Permiakov, a indiqué que les documents sur la tragédie du Koursk, classés confidentiels pour une durée de 30 ans selon les lois russes, pourraient être déclassifiés avant ce délai «en cas où une décision serait prise au niveau gouvernemental».