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La ministre de la Justice israélienne dénonce la violence à Tel-Aviv... avec une vidéo turque

Pour dénoncer la violence supposés des immigrés à Tel-Aviv, Ayelet Shaked a publié sur Facebook la vidéo d'une agression prétendument filmée à Tel-Aviv. Sauf que les images viennent de Turquie. Un coup de plus de cette ministre très critiquée.

Quand les réseaux sociaux trompent une ministre... Ayelet Shaked, la ministre de la Justice israélienne, a en effet publié sur sa page Facebook une vidéo montrant l'agression d'une passante par un homme noir. Objectif : exposer les dangers de l'immigration clandestine.

En commentaire de cette vidéo, Ayelet Shaked - par ailleurs numéro deux du Foyer juif, un parti nationaliste et religieux - n'hésitait pas à dénoncer «la vie insupportable des habitants du sud de Tel-Aviv». Une référence claire à la présence de clandestins venus d'Erythrée et du Soudan du Sud dans certains quartiers les plus pauvres de Tel-Aviv.

Sauf que... La vidéo, qui était censée défendre les positions de fermeté du gouvernement sur la question de l'immigration clandestine, n'a pas été filmé en Israël, mais en Turquie. Les médias israéliens ont ainsi révélé que cette vidéo n'était pas récente, mais surtout, n'avait absolument pas été filmée dans les rues de Tel-Aviv. «Il y a effectivement eu une erreur», a finalement reconnu Ayelet Shaked sur la radio militaire, précisant qu'elle avait retiré ces images de sa page Facebook.

Personnalité controversée, mais étoile montante de la droite israélienne, Ayelet Shaked s'était signalée en 2014 en mettant sur sa page Facebook un article écrit en 2002 par le leader des colons de l'époque, Uri Elitzur, qui qualifiait les activistes palestiniens de «serpents». Dans cet article, elle décrivait «le peuple palestinien dans son ensemble comme l'ennemi» et affirmait que quiconque soutenait le terrorisme devait être tué. 

Très critiquée par l'opposition israélienne, elle est pourtant devenue, à 39 ans, ministre de la Justice le 6 mai dernier. En juin dernier, cette dernière avait estimé, qu'il fallait, pour lutter contre le boycott d'Israël, «boycotter tous ceux qui nous boycottent». Depuis son entrée en fonction, Ayelet Shaked a largement durci la législation israélienne. Sa première mesure a par exemple été d'aggraver les peines de prison à l'encontre des lanceurs de pierre palestiniens. Ces derniers peuvent désormais être condamnés à 20 ans de prison. 

Elle souhaite aussi étendre la notion «d'organisation terroriste» aux fondations caritatives musulmanes qui oeuvrent en Cisjordanie ou à Jérusalem. Ayelet Shaked a en tout cas tous les attributs de son surnom, celui de «Dame de fer»...