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Grèce : des bâtons et des extincteurs pour calmer les migrants à Kos

Des affrontements ont éclaté entre migrants sur l’île grecque de Kos, en mer Egée, lors d’une procédure d’enregistrement. A l’aide de bâtons et d’extincteur, les policiers ont, en vain, tenté de les disperser.

Des centaines d’immigrés en sont venus aux mains sur l’île grecque de Kos alors qu’ils étaient en train de suivre la procédure d’enregistrement dans le stade de la ville de Kos. Ils ont ensuite bloqué une route de la ville principale de l’île, en se tenant simplement avec les bras croisés. «Nous voulons des papiers, nous voulons manger», ont-ils scandé. La police, dont les effectifs se limitaient à une poignée d’agents pour procéder aux contrôles et réaliser l’enregistrement, a essayé de rétablir l’ordre en les frappants à coups de matraque. Ils les auraient en outre pulvérisés avec de la neige carbonique issue d’extincteurs provoquant un mouvement de panique dans la foule des migrants.

Bouleversées, les autorités insulaires luttent pour limiter le nombre croissant des personnes qui viennent de la côte turque clandestinement dans des bateaux en caoutchouc. Alors que Kos est une destination touristique populaire, beaucoup de réfugiés sont forcés de camper dans les parcs et sur les places de la ville. La tentative de les réunir dans le stade pour procéder à leur enregistrement n’a fait qu’aggraver la situation, car des échauffourées ont éclaté entre les 1 500 personnes réunies en une longue file.

Plusieurs autres îles grecques, telles que Lesbos, Chios, Samos ou Leros, ont connu des événements similaires après avoir subi un afflux massif de réfugiés ces dernières semaines, rapporte un communiqué du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiées (UNHCR). Les garde-côtes grecs ont annoncé avoir sauvé 329 migrants au large de Kos et Lesbos entre lundi et mardi. Ces chiffres ne comprennent pas ceux qui ont atteint la côté par eux-mêmes dans des bateaux en caoutchouc depuis la Turquie, alors qu’il fuyaient la Syrie ou l’Afghanistan.

Selon le journal allemand Der Spiegel, cet afflux de migrants pose une nouvelle question, mais d’ordre éthique cette fois : comment faire cohabiter vacanciers et cette masse immigrés clandestins, accusée de venir perturber le repos «bien mérité» des touristes et de «ruiner l’économie locale».

Avec l’arrivée de 124 000 migrants entre janvier et juillet 2015, la Grèce connaît des bouleversements importants auxquels elle doit faire face. De source policière, 156 726 migrants ont été interpellés pour être entrés ou restés dans le pays illégalement sur cette période. Un chiffre à mettre en relation avec celui de l’année dernière : 32 070 personnes avaient été interpellées pour les même motifs sur la même période.