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Le président LREM de la commission de la Défense à l’Assemblée épinglé pour des frais de bouche

Selon Mediapart, l'ex-chef de la société d’économie mixte d’aménagement de Fresnes et actuel président de la commission de la Défense à l’Assemblée, aurait dépensé 2 000 euros mensuels en frais de bouche dans des restaurants parisiens haut de gamme.

L'ancien maire de Fresnes et député La République en marche (LREM), Jean-Jacques Bridey, déjà soupçonné d’avoir cumulé les indemnités de ses différents mandats au-delà des plafonds autorisés par la loi, aurait laissé à la société d’économie mixte locale d’aménagement de Fresnes (Semaf), qu’il a présidée de 2001 à juillet 2017, date à laquelle il est devenu député LREM, d'importants frais de bouche.

Entre 2016 et 2017, Jean-Jacques Bridey aurait ainsi dépensé près de 2 000 euros par mois, remboursés intégralement par la société mixte, selon une enquête du journal d'investigation en ligne Mediapart. Selon les factures auxquelles les journalistes du média fondé par Edwy Plenel ont eu accès, Jean-Jacques Bridey a réglé des repas dans des restaurants prestigieux, pour des montants allant jusqu'à plusieurs centaines d'euros.

En juillet 2017, alors encore maire de Fresnes, il aurait payé par exemple au Park Hyatt, un hôtel cinq étoiles du IIe arrondissement de Paris, un dîner à 712 euros. Au menu : homard bleu, fricassée de girolles, ainsi qu’une bouteille de Meursault 1er cru à 250 euros.

En 2016, il a aussi arpenté de nombreuses adresses gastronomiques haut de gamme : le restaurant de Bernard Loiseau (439 euros pour quatre personnes), le cinq étoiles Prince de Galles Hôtel (362 euros pour deux personnes), le restaurant du palace parisien le Shangri-La (680 euros pour deux personnes) ou encore Chez Helen (496 euros pour quatre personnes).

Contacté par Mediapart, Jean-Jacques Bridey a expliqué «ne plus se souvenir des personnes qui l’accompagnaient». Dans un communiqué envoyé avec son adresse de parlementaire, Jean-Jacques Bridey qualifie l'article de «calomnieux» et souligne que ces «frais ont toujours été validés par le conseil d’administration de la Semaf».

Le député LREM et chef de la commission de la Défense à l'Assemblée nationale avait également pointé du doigt pour avoir perçu des sommes indues via le cumul des indemnités de ses différents mandats, lorsqu'il était membre du Parti socialiste. Le parquet avait fait savoir fin septembre qu'une enquête préliminaire avait été ouverte, dans la foulée d'un signalement de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique à l'automne 2017. Elle porte sur de possibles faits de «concussion», à savoir la perception par un agent public de sommes indues.

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