Au moins 20 personnes, dont 15 policiers et deux adolescents, ont été blessées dans un attentat perpétré ce 29 octobre en début d'après-midi par une femme kamikaze en plein centre de Tunis.
Selon Sofiène Zaag, porte-parole du ministère tunisien de l'Intérieur, la kamikaze, dont l'identité n'a pas encore été dévoilée officiellement, s'est fait« exploser à proximité de voitures de police», sur l'avenue Habib Bourguiba, la principale artère du centre de la capitale tunisienne. Sur place, une journaliste de l'AFP a pu voir le corps sans vie de la terroriste.
D'après une source policière contactée par RT France, il s'agirait d'une femme née en novembre 1988 non connue des services de police.
Selon la même source, les forces de l'ordre tunisiennes auraient en outre arrêté une complice de la kamikaze, qui aurait été équipée d'une ceinture explosive. Un homme, également complice de la terroriste, aurait aussi été arrêté.
Plusieurs ambulances et d'importants renforts de police sont arrivés sur les lieux et le secteur a été immédiatement bouclé, d'après la même source. De nombreuses boutiques de cette avenue commerçante ont rapidement baissé leurs rideaux, dans une atmosphère chaotique, d'après une journaliste de l'AFP.
«C'est une tragédie», a déclaré le président tunisien Béji Caïd Essebsi depuis Berlin. «Le terrorisme est toujours présent, et au cœur de la capitale. Nous pensions avoir éradiqué le terrorisme dans les villes et qu’il était seulement présent dans les montagnes. Mais ce n’est pas le cas», a-t-il déploré.
C'est le premier attentat à secouer la capitale tunisienne depuis le 24 novembre 2015, date à laquelle un attentat suicide, également perpétré en plein centre-ville contre un bus de la garde présidentielle, avait tué 12 agents. Cette attaque avait été revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique (EI).
Quelques mois plus tôt, le 18 mars 2015, toujours à Tunis, deux hommes avaient ouvert le feu à l'arme automatique sur des touristes qui descendaient d'autocars pour visiter le musée du Bardo, avant de les pourchasser dans le bâtiment. 21 touristes et un policier tunisien avaient été tués dans cet attentat également revendiqué par l'EI.
En mars 2016, des dizaines de djihadistes venus de Libye avaient tenté, sans succès, de s'emparer de postes des forces de sécurité dans la région de Ben Guerdane (sud), près de la frontière libyenne. L'attaque avait fait 20 morts parmi les forces de sécurité et les civils sans avoir été revendiquée. Cela n'avait pas empêché les autorités tunisiennes d'accuser l'EI d'avoir voulu créer «un émirat» sur le sol tunisien.
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