A 29 ans, Faith Goldy fait partie de la liste officielle des 35 candidats à l'élection municipale de Toronto du 22 octobre 2018 : régulièrement qualifiée de néo-nazie, de fasciste ou encore de raciste par la presse ou ses adversaires, la candidate nie avec force ces épithètes, malgré les déclarations et décisions qui lui ont valu de tels anathèmes.
Une interview accordée au site suprémaciste blanc Daily Stormer, après l'attaque de Charlottesville, lui est particulièrement reprochée. L'épisode a engendré son départ de The Rebel Media, site de droite radicale pour lequel elle travaillait alors. Cet entretien sulfureux a également nui à sa campagne politique à l'approche du scrutin municipal de Toronto.
Une candidate ostracisée ?
De fait, la candidate rencontre nombre d’embûches durant sa campagne : compte fermé sur Paypal, profil clôturé chez Patreon (plateforme américaine de financement participatif) ou encore interdictions d'accéder à certains débats par des organisateurs mettant en avant des documents manquants dans ses dossiers de présentation.
Dans un tweet publié le 21 octobre 2018, Faith Goldy accuse même Google de la censurer. «Google n'essaie même pas de légitimer la censure de [ma] campagne [...] Cette élection est truquée», écrit-elle en publiant une capture d'écran de la suspension de sa campagne publicitaire par le géant du web. Cette dernière fait l'objet d'une violation du règlement intérieur de Google Ads, sans que le géant du net ne donne davantage d'informations.
Sécurité et identité
Au-delà des polémiques, les promesses électorales de la candidate se focalisent sur les question sécuritaire et identitaire. La jeune Canadienne a détourné le slogan de la campagne présidentielle de Donald Trump : «Make Canada Safe Again» («Rendre le Canada de nouveau sûr») et s'engage à faire en sorte que «Toronto ne devienne pas un lieu où s'applique la charia».
«J’aime mon pays et je veux que ses frontières soient protégées, cela ne fait pas de moi une [partisane de l'] alt-right», affirmait encore Faith Goldy, le 14 août 2017 dans une vidéo de The Rebel Media.
Les deux favoris du scrutin sont le maire sortant, le conservateur John Tory, et Jennifer Keesmaat, non encartée et ancienne présidente d'une association dédiée à la création de logements accessibles aux personnes handicapées.
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