Les médias turcs ont annoncé l'arrestation, lundi 10 août, d'une personne suspectée d'avoir tiré des coups de feu sur le consulat américain d'Istanbul plus tôt dans la matinée. D'après les médias locaux, il s'agirait d'une femme. Aucune précison n'a été donnée sur les motifs de cette attaque et l'ambassade des Etats-Unis a indiqué qu'elle «cherchait toujours à comprendre ce qui s'est passé».
Les autorités turques ont d'ores et déjà pointé du doigt un coupable. Il s'agit d'un groupe d'extrême-gauche, le DHKP-C, la branche militaire du parti DHKP, d'idéologie marxiste-léniniste. Un mouvement qui se bat, entre autres, pour la libération du peuple kurde et qui est inscrit sur la liste des organisations terroristes de la Turquie, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, du Canada et de l'Union européenne.
Les assaillants étaient au nombre de deux, dont une femme. Ils ont ouvert le feu sur le consulat avant de prendre la fuite, poursuivis par les forces de l'ordre.
Cette attaque intervient dans un climat de vives tensions en Turquie, en raison des opérations militaires turques en Syrie. Ankara y procède à des frappes aériennes sur des positions de rebelles kurdes du PKK.
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Une nuit mouvementée
Dans la soirée du 9 août, un attentat contre un commissariat de police avait fait 10 morts dans la banlieue d'Istanbul. Une bombe a explosé dans la ville de Sultanbeyli, tuant sept officiers et trois civils. L'explosion a engendré un incendie qui a fait s'effondrer une partie de l'immeuble de trois étages et a endommagé une vingtaine de véhicules alentours, ainsi que des bâtiments. Il pourrait s'agir d'un attentat suicide.
Ce lundi matin encore, quelques heures après les attaques perpétrées à Istanbul, quatre autres policiers ont été tués dans un attentat sur une route du sud-est de la Turquie. Une attaque qui a été, là aussi, attribuée aux rebelles kurdes, ont estimé les médias locaux. L'attentat a eu lieu dans le district de Silopi dans la province de Sirnak, frontalière de l'Irak et de la Syrie.
Par ailleurs, un soldat turc a été tué lorsque des militants kurdes ont attaqué au lance-roquette un hélicoptère militaire qui transportait du personnel dans le secteur de Beytussebap à Sirnak, selon l'agence Dogan.
En réaction au premier attentat, des activistes anti-kurdes se sont regroupés et de violents affrontements les ont opposés aux forces de l'ordre. Deux militants anti-PKK ont perdu la vie et trois policiers ont été blessés. Les violences se sont déroulés aux alentours du commissariat de police touché par l'attentat, dans la ville de Sultanbeyli.