Six millions et demi de Camerounais étaient appelés aux urnes le 7 octobre pour élire leur futur chef de l’Etat. Grand favori de l’élection, le président sortant Paul Biya s’est exprimé au micro de l'envoyée spéciale de RT France, Samantha Ramsamy.
Interrogé à la sortie du bureau de vote sur son état d’esprit à l’occasion du scrutin, Paul Biya, particulièrement avare en déclarations le long de la campagne électorale, a déclaré : «Je suis dans l’attente comme tout le monde. Rien n'est gagné d’avance, rien n'est perdu d’avance.» Il s’est en outre dit «très fier» de l’ensemble de la classe politique camerounaise qui a fait preuve selon lui de «maturité».
Si pour pour l'heure, aucun résultat officiel n'a encore été annoncé, Maurice Kamto, candidat du parti d'opposition Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), a revendiqué la victoire ce 8 octobre. «J'ai reçu mission de tirer le penalty, je l'ai tiré et je l'ai marqué [...]. J'ai reçu du peuple un mandat clair que j'entends défendre jusqu'au bout», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Il n'a pas cependant donné de pourcentage précis.
Selon ses partisans, il serait arrivé en tête dans plusieurs bureaux de vote de la capitale Yaoundé et Douala. Ancien ministre de la justice (2004-2011), Maurice Kamto avait bénéficié quelques jours plus tôt du ralliement d'Akere Muna, un autre opposant alors en course pour la magistrature suprême.
Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, cité par l'AFP, a pour sa part estimé que Maurice Kamto, par sa revendication, se plaçait «manifestement hors-la-loi». «Quiconque se met en travers [des institutions nationales] rencontrera naturellement la rigueur de la loi, parce que la force appartient à la loi», a-t-il ajouté.
Quelques heures plus tôt, sur l'antenne de RT France, le ministre camerounais avait critiqué la récente alliance constituée autour de Maurice Kamto : «Il ne faudrait pas que le ministre [Maurice] Kamto qui connait la complexité de notre nation soit de ceux qui veulent secouer la boîte de Pandore [...] Il ne faudrait pas qu'il allume le feu qui risque de le dévorer lui-même [...]. Nous vivons dans la concorde les uns les autres.»