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Prise d'otages au Mali : les FAMA à la poursuite des auteurs

Les forces armées maliennes (FAMA) sont à la recherche des auteurs de la prise d'otages de l'Hôtel Byblos qui a coûté la vie à 13 personnes, dont 5 contractuels de l'ONU et 4 soldats maliens, jeudi 7 août.

«Tout revient à la normale ici à Sévaré», raconte un habitant de la capitale régionale du centre du Mali, qui a été le théâtre d'une sanglante prise d'otages. «La nuit a été calme, l'armée a mené des patrouilles hier soir à travers la ville et surtout entre Mopti et Sévaré», ajoute-t-il.

Pourtant, les autorités maliennes s'efforcent, dimanche 9 août, de retrouver les auteurs de l'attaque, qui s'est produite dans un hôtel international et qui a coûté la vie à cinq soldats des FAMA et à quatre sous-traitants de la mission des Nations unies au Mali (MINUSMA). Si l'attaque n'a pas été revendiquée, de «forts soupçons pèsent» sur le Front de Libération du Macina (FLM), affirme une source militaire malienne qui qualifie les auteurs potentiels de «groupe terroriste qui tient à faire parler de lui par tous les moyens». Le Macina est une appellation traditionnelle d'une région du centre du Mali. Des soupçons partagés par l'agence de presse mauritanienne Al-Akhbar, qui publie régulièrement les communiqués des djihadistes.

En savoir plus : Mali : la prise d'otage de Sévaré a fait 13 morts

En plus des recherches logistiques, effectuées depuis Bamako, des soldats maliens ont mené des patrouilles à Sévaré et ses alentours, dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 août. Les auteurs sont difficiles à identifier, le FLM recrutant, depuis sa création début 2015, au sein des populations locales. Le groupe terroriste s'est par ailleurs allié au mouvement Ansar Dine, une organisation liée à Al-Qaïda, qui avait participé à l'insurrection de 2012 qui avait poussé l'armée française à intervenir.

En plus du flou qui tourne autour des auteurs de l'attaque, le bilan humain n'est pas encore arrêté définitivement. Au sein des FAMA, on parle de cinq soldats maliens, cinq terroristes et deux membres de la MINUSMA. Mais cette dernière a annoncé la mort de cinq de ses membres : «un Malien, qui était le chauffeur de la compagne sous-traitante de la MINUSMA, un Népalais, un Sud-Africain et deux Ukrainiens».

Il s'agit de la troisième attaque de nature terroriste, au Mali, depuis le début du mois d'août. Deux attaques, les 1er et 3 août, avaient causé la mort de 13 militaires des FAMA, dans le Centre et le Nord du pays. De nouvelles attaques djihadistes ont par ailleurs été enregistrées, ces dernières semaines, dans le Sud du pays, près des frontières burkinabée et ivoirienne, une zone jusqu'ici épargnée par les conflits qui ont commencé dans le Sahara, au Nord du Mali. Mais depuis 2012, des zones entières du Mali échappent encore à l'autorité de Bamako.