Fidèle à son approche diplomatique peu conventionnelle, le président américain Donald Trump a raconté le 2 octobre à ses partisans, lors d’un meeting dans le Mississippi, un échange qu'il a eu avec son allié saoudien, le roi Salmane. «J'aime le roi Salmane, mais je lui ai dit : "Nous vous protégeons. Vous ne resteriez pas [au pouvoir] deux semaines sans notre soutien"», a ainsi lancé le chef d'Etat sans ambages. Une sortie qui visait visiblement a pousser Riyad à s'acquitter de cette protection : «Vous devez payer pour vos capacités militaires, vous devez payer.»
Si Donald Trump n'a pas précisé quand cet échange avait eu lieu, les deux dirigeants se sont entretenus par téléphone le 29 septembre pour discuter des approvisionnements mondiaux en pétrole, et assurer la stabilité du marché. Les prix du pétrole sont actuellement très élevés, les contrats à terme de Brent s'élevant à près de 85 dollars le baril.
Un niveau de prix qui ne satisfait pas le locataire de la Maison Blanche, qui a accusé l'Opep «d'escroquer le reste du monde» à l'Assemblée générale des Nations unies, le 25 septembre. «Nous défendons bon nombre de ces pays [de l'Opep] pour rien ; ils profitent de nous pour nous faire payer le pétrole à des prix élevés. Ce n'est pas bon. Nous voulons qu'ils cessent d'augmenter les prix. Nous voulons qu'ils commencent à baisser les prix et qu'ils contribuent désormais de manière substantielle à leur protection militaire», avait alors déclaré Donald Trump.
Réticent avant le dernier coup de pression du président américain à se plier à ses exigences, au même titre que les autres membres de l'Opep, l'Arabie saoudite a finalement été sensible aux arguments de son allié. Le 3 octobre Riyad a annoncé avoir augmenté de façon significative sa production de pétrole brut, pour l'amener à 10,7 millions de barils par jour d'après Bloomberg, qui cite le ministre de l'Energie saoudien.
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