Selon Libération, Alexandre Benalla aurait rencontré le 5 septembre dernier Alexandre Djouhri, le sulfureux lieutenant de Sarkozy, dans un luxueux hôtel londonien. Arrêté à Londres le 7 janvier après avoir fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen, l’homme d’affaires controversé est suspecté d'avoir participé au financement libyen de la campagne présidentielle de l'ancien président français en 2007.
Libéré après avoir versé une caution d'un million de livres (1,13 million d’euros), il doit être prochainement entendu pour la première fois par les juges français.
L’entrevue aurait été organisée par une connaissance commune, un certain Lucas P. âgé de 26 ans, lui-même empêtré dans une autre affaire. Le jeune homme a été arrêté au Niger en possession de 50 000 euros en espèces destinés à Aboubakar H., un marchand d’armes nigérien résidant à Paris. Entendu par la Direction nationale des enquêtes douanières dès son arrivée en France, Lucas P. a été fiché S.
Le quotidien confirme par ailleurs une information publiée initialement par Le Canard enchaîné le 19 septembre dernier : la présence d’Alexandre Benalla et Lucas P. dans la gare londonienne de Saint-Pancras. «Leurs attitudes laissent entendre qu’ils se connaissent. Ils discutent ensemble», avait alors affirmé le journal satirique.
Benalla affirme avoir rencontré à Londres le propriétaire de Chelsea… absent du Royaume-Uni depuis six mois
Contacté par Libération, Alexandre Benalla dément formellement avoir rencontré Alexandre Djouhri et «affirme s’être rendu à Londres pour rencontrer le propriétaire du club de Chelsea, le milliardaire russe Roman Abramovitch». Une déclaration en forme d’alibi qui se heurte pour autant à une information de taille : faute de visa, Roman Abramovitch ne s’est pas rendu au Royaume-Uni depuis six mois, comme le rapporte l’hebdomadaire américain Bloomberg Businessweek.
Ce nouvel épisode intervient alors qu'Alexandre Benalla est au cœur d'une énième controverse. L'ancien collaborateur de l'Elysée s'est plus récemment illustré dans la presse, le 24 septembre, lorsque le site d'investigation Mediapart a publié une image datant de la campagne présidentielle d'En Marche! et sur laquelle on le voit pointer son pistolet Glock sur le visage d'une jeune femme, entourée d'autres membres de la garde rapprochée d'Emmanuel Macron.