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Trop de migrants : ce que pensent vraiment les populations des pays développés

D'après une étude de l'Institut Ipsos menée dans 24 pays (y compris) en France, la moitié des 17 533 citoyens interrogés estiment qu'il y a trop de migrants dans leur pays.

C'est une étude dont les résultats laissent pensif. La société Ipsos, un institut de sondages originaire de France mais présent internationalement, a lancé une étude auprès de la population de 24 pays «développés». Parmi d'autres, notons la présence de la France et de preque tous ses voisins : Grande-Bretagne, Italie, Allemagne, Belgique et Espagne. L'étude consistait à interroger les populations concernées sur le sujet des migrants : sont-ils trop nombreux dans votre pays ? Quels effets (positifs ou négatifs) ont-ils sur le climat pays ? Sa situation sociale ?

Les résultats sont clairs : plus de la moitié de la population des pays ayant été soumis à l'étude estime que les migrants sont trop nombreux dans leur pays respectifs et que cette situation a des effets majoritairement négatifs sur la situation sociale et politique. Comme le montre le graphique ci-dessous, les peuples estiment quasi unanimement que la population des migrants a grandi et ils sont plus nombreux à y voir des conséquences négatives que positives.

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Un schéma se développe de manière particulièrement lisible dans la plupart des réponses données. Les pays d'Europe de l'Ouest et les États-Unis estiment que l'immigration de masse vers leur pays a fragilisé la situation sociale. Dans ces régions du monde, ils sont une majorité à penser que les migrants exercent une pression sur les services publics locaux et qu'ils rendent plus difficile l'accès à l'emploi.

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Dans chaque cas, c'est la Turquie qui arrive en tête, montrant ainsi avoir la plus mauvaise opinions des migrants. Un phénomène qui s'explique par la position géographique et politique du pays : frontalier de l'Irak et de la Syrie, la Turquie est le point du chute des nombreux réfugiés des guerres et des persécutions des populations voisines. Ses prises de positions politiques et militaires face à la montée de l’État Islamique (EI) ont aussi participé de cette volonté pour les migrants d'aller y trouver refuge. Interrogés sur la question, les Turcs estiment que les immigrants représentent entre 150 000 et un million de personnes, principalement en provenance d'Irak, de Syrie, mais aussi d'Afghanistan.

Si une tendance hostile vis-à-vis des migrants se dévoilent dans cette étude, elle ne peut cependant pas être généralisée. Certes négligeable à l'échelle du nombre de citoyens interrogés, un certain taux de partisans à l'immigration existe. Au Japon, en Suède, en Corée du Sud, en Chine ou encore au Mexique, les réponses ont donné des résultats diamétralement opposés à ceux observés en Europe de l'Ouest ou en Amérique du Nord. Dans ces pays, la tendance est plutôt positive vis-à-vis de l'immigration, estimant qu'elle apporte un dynamisme positif. Ce dernier graphique, notamment, montre que des pays comme l'Arabie Saoudite ou l'Inde estime que le changement créé par la présence d'immigrés est bonne pour le pays.