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En Europe, les Kurdes protestent contre les frappes turques

Des manifestations ont lieu à Bruxelles, Paris, Londres et d'autres villes, samedi 8 août. Des ressortissants kurdes marchent contre les opérations militaires turques en Syrie.

Ils étaient environ 200 à Bruxelles, à manifester contre les frappes de l'armée turques contre la guérilla du PKK, le parti politique indépendantiste kurde, dont la branche militaire est considérée comme une organisation terroriste par Ankara. Les ressortissants kurdes marchaient aussi pour commémorer les victime de l'attentat de Suruç, qui a été à l'origine d'une escalade de violence entre kurdes, turques et combattants de Daesh au cours du mois de juillet.

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Le cortège a entamé sa marche à la Gare centrale de Bruxelles. Au même moment, des ressortissants kurdes en France ont répondu à l'appel depuis la place de la Mairie de Rennes. À 16h, c'est à Paris, place de la République et à Tours, place Jean Jaurès que de nouvelles manifestations prendront la succession du mouvement. La capitale anglaise, Londres, est elle aussi concerné, avec une manifestation partant du métro Oxford Circus.

C'est à l'appel du Congrès National du Kurdistan (KCK), l'aile politique du PKK qu'on répondu les kurdes de France et de Belgique. Aux cris de «non à la guerre» et de «Europe, où es-tu ?», les protestataires marchaient contre la «politique guerrière [du président turque] Erdogan» et pour rendre hommage aux victimes des attentats de Suruç, dont le bilan définitif s'élève à 32 morts. Les manifestants agitaient des drapeaux kurdes et à l'effigie d'Abdullah Ocalan, le fondateur du PKK, en prison depuis 1999.

Le président du KCK, Zübeyir Aydar, accuse «l’État turc et [le président] Recep Tayyip Erdogan» d'avoir «cassé» la trêve et le processus de paix en vigueur depuis 2013.

La montée des violences

C'est le 20 juillet 2015 qu'un attentat suicide, depuis revendiqué par l’État Islamique (EI), est perpétré lors d'un rassemblement des jeunes socialistes. Ces derniers discutent de la possibilité d'apporter leur aide aux Kurdes qui subissent les assauts de Daesh depuis la Syrie, et notamment dans la ville clef de Kobané. En réponse à cette attaque, deux policiers turques sont assassinés à la frontière syrienne. C'est le début d'une escalade de la violence qui poussera Ankara a mené des opérations anti-terroristes visant l'EI autant que le PKK.

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Dès le 24 juillet, des chasseurs turcs F-16 commence à frapper des positions kurdes et de l'EI en Syrie. Soutenu par l'OTAN, dont le Secrétaire général, Jens Stoltenberg, assure la «forte solidarité» de l'organisation, la Turquie entreprend des attaques d'avions et de tanks contre les positions ennemis.

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Des opérations militaires condamnés par le communauté kurde de manière quasi unanime. Les protestations s'élèvent d'abord depuis l'Irak, mais ont désormais gagné l'Europe.

«Je veux que la Turquie arrête de tuer des Kurdes, qu'elle arrête de bombarder des gens et des villages» explique Benaz Salih, un ressortissant kurde vivant à Oslo qui a fait le chemin jusqu'à Bruxelles pour participer à la marche.

«L'Europe et les autorités belges doivent faire attention. La Turquie prétend qu'elle combat Daesh alors qu'en réalité, c'est une guerre menée contre les Kurdes» indique Munir Ibrahim, originaire du Qamichli, un village kurde syrien proche de la frontière turque. «Le but, c'est de mettre un obstacle aux Kurdes de Syrie pour qu'ils ne puissent pas mettre en place une fédération sur leur territoire».

L'appel aux manifestations a été largement diffusé depuis les réseaux sociaux, même si la réponse dans la rue est encore légère. Avec de nouvelles marches prévues à Paris et à Tours, le KCK espère voir un nombre important de ressortissants kurdes participer au mouvement de protestation.