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Sergueï Lavrov : Recourir à la force pour imposer ses idées incite les terroristes à faire de même

Le ministre russe des Affaires étrangères dans une interview accordée à une chaîne malaisienne, a abordé les questions concernant le crash du vol MH17, le danger que posent les relations entre la Russie et les Etats-Unis en Asie, et la menace Daesh.

En parlant de la chute du Boeing 777, le ministre russe a souligné dans son interview que «l’enquête qui a été lancée, n’était pas indépendante, pas vraiment complète, ni même internationale». Puisqu’au lieu d’agir sous l’autorité de l’Organisation de l’aviation civile internationale, l’Ukraine, l’Australie, la Belgique, les Pays-Bas et la Malaisie ont signé des accords multilatéraux dont le contenu n’a jamais été rendu complétement public, et ont mis en place au mois d’août 2014 une équipe chargée de l’enquête criminelle.

De plus, bien qu’un représentant de l’organisation russe de l’aviation civile a été convié dans l’équipe chargée de l’enquête technique, cela n’apporte pas grand-chose puisque l’information reçue est incomplète. «Nous sommes moins informés que ceux qui ont commencé l’enquête, ce qui soulève également des questions», a-t-il expliqué.

Après avoir abordé la question des relations entre les Etats-Unis et la Russie, Lavrov, n’imaginant pas qu’un scénario semblable à la Seconde guerre mondiale ou à Hiroshima puisse se répéter, a répondu «non» à la question de savoir si le monde est en train de devenir un endroit plus dangereux.

Cependant malgré l’effondrement d’une confrontation bipolaire, comme à l’époque où la planète entière était divisée en deux parties, un grand nombre de conflits religieux est apparu, a expliqué Sergueï Lavrov en ajoutant que les actes de «certains de ses collègues y compris les Etats-Unis, visant à promouvoir leur propre vision du monde en recourant à l’utilisation des forces armées, a conduit à l’émergence de gens susceptibles d’utiliser des moyens terroristes pour atteindre leurs objectifs».

«Si quelqu’un est autorisé à utiliser la force, ces gens-là se disent : «pourquoi ne suivrions-nous pas cet exemple pour promouvoir nos propres idées ? C’est comme ça que l’Etat Islamique a annoncé son but était de créer un califat allant de l’Espagne au Pakistan et traversant des territoires immenses», a fait savoir Lavrov.

Cependant, le ministre russe a répondu ne pas avoir fait de parallèles entre l’Etat Islamique et les Etats-Unis, puisque Daesh est en fait un produit de «révolutions» qui ont eu lieu au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Mais lorsqu’on commence à propager une idéologie non par la voix de la conviction, mais par la force, on créé tout un nombre de risques qu’on constate aujourd’hui.