Vive passe d'armes entre le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini et le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn, le 14 septembre, à Vienne. Une vidéo, diffusée le même jour sur le compte Facebook de Matteo Salvini, montre une partie de l'intervention du ministre italien à la réunion des ministres de l'Intérieur, en réponse aux propos du ministre luxembourgeois, qui aurait déclaré : «Nous avons besoin d'immigrés parce que nous [les Européens] sommes une population vieillissante.»
«J'ai une perspective complètement différente», affirme celui qu'on surnomme il Capitano. «Je pense être au gouvernement, payé par mes concitoyens, pour aider nos jeunes à recommencer à faire des enfants comme ils le faisaient il y a quelques années, et non pour extraire le meilleur de la jeunesse africaine pour arriver à remplacer les Européens qui, pour des raisons économiques, ne font plus d'enfants.»
Poursuivant son discours anti-immigration et pro-natalité, Matteo Salvini ajoute : «En Italie, nous ressentons l'exigence d'aider nos enfants à faire d'autres enfants. Et pas à avoir de nouveaux esclaves pour remplacer les enfants que nous ne faisons plus.» Jean Assselborn commence alors à réagir, s'exclamant : «Allez, allez. C'est abuser là !»
Je pense être au gouvernement, payé par mes concitoyens, pour aider nos jeunes à recommencer à faire des enfants comme ils le faisaient il y a quelques années
Le chef de file de la Ligue persiste : «Si au Luxembourg vous avez besoin d'une nouvelle immigration, moi je préfère garder l'Italie pour les Italiens et recommencer à faire des enfants.»
La goutte de trop pour le Luxembourgeois, qui élève la voix : «Au Luxembourg, cher Monsieur, on avait des dizaines de milliers d'Italiens ! Ils sont venus comme migrants, ils ont travaillé au Luxembourg, pour que vous en Italie vous ayez l'argent pour vos enfants, merde alors !»
Ce n'est pas la première fois que le ministre italien montre son intérêt pour la famille, et la natalité en particulier. En août dernier, il avait annoncé le retour des mentions «père» et «mère» sur la plateforme de son ministère, à la place de «parent 1» et «parent 2». Peu avant en juillet, il avait également confié au quotidien britannique The Times vouloir, avant la fin de son mandat, relancer la natalité italienne. «Un pays où ne naissent pas des enfants est destiné à mourir. A la fin de ce mandat, le gouvernement sera évalué sur le nombre de nouveaux-nés plus que sur la dette publique», avait-il alors souligné.