L’étape suivante du Conseil de Sécurité après l’adoption de la résolution c’est de demander au Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et au dirigeant de l’organe de contrôle global sur les armes chimiques de préparer une enquête. Si le groupe trouve des coupables, ceux-ci feront face à des sanctions, a prévenu l’organe de Sécurité.
L’ambassadeur de la Russie auprès de l’ONU Vitali Tchourkine espère que les experts désignés seront professionnels et objectifs dans leur travail. «Nous pensons que la décision prise aujourd’hui est essentiellement préventive dans sa nature et aidera à assurer que les armes chimiques ne seront plus utilisées en Syrie à l’avenir», a-t-il annoncé.
La résolution condamne fortement toute utilisation d’armes chimiques – comme le chlore – en Syrie, en notant que les civils continuent à mourir à cause des bombes toxiques. Le document mentionne aussi qu’aucune partie prenante du conflit en Syrie ne doit projeter de développer ou utiliser des armes chimiques.
Pour identifier les coupables, une équipe d’experts sera envoyée dans le pays. Elle aura un accès libre à toutes les installations et recevra la permission d’interviewer des témoins et collecter des preuves, conformément à la résolution.
Qui les USA pointeront-ils du doigt?
A propos de l’enquête, l’ambassadrice américaine Samantha Power a estimé qu’il était «vital» d’identifier les responsables de ces actes. «Identifier les coupables est important», a-t-elle dit après le scrutin. On peut deviner à qui Washington pense quand on se souvient que les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni accusaient, dès le début, les forces de Bachar el-Assad d’être coupables de leur utilisation.
A l’époque, les USA envisageaient même une intervention militaire en Syrie pour renverser le gouvernement de Damas qui, selon eux, portait des frappes chimiques contre l’opposition soi-disant «modérée». Cependant, aucune preuve n’a été présentée par les partisans de la guerre, ce qui a été plusieurs fois relevé par la Russie qui s’opposait à l’intervention.
Cette déclaration de Samantha Power a vu le jour suite au discours du porte-parole de la Maison-Blanche qui a qualifié le gouvernement d’al-Assad de «racine de tous les maux en Syrie». Dans le même temps, Washington a commencé à porter des frappes aériennes par drones sur les positions de Daesh depuis la Turquie et a déclaré que tout belligérant qui tentera d'agresser les 60 membres rebelles entraînés par les Etats-Unis, sera pris pour cible. Ce qui, d’après de nombreux experts, ne s'appuie sur aucune base légale et est contraire à la Charte de l’ONU qui permet d’attaquer un autre pays souverain uniquement avec la permission du Conseil de Sécurité ou en cas d’autodéfense.