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Le mariage gay : un «colonialisme idéologique» selon un archevêque cubain

Alors que Cuba a ouvert le chantier d'une révision de sa constitution, qui pourrait autoriser le mariage homosexuel, l’archevêque de Santiago de Cuba dénonce un «impérialisme culturel» dont le moteur serait des lobbies des pays riches.

L'archevêque de Santiago de Cuba Dionisio Garcia a estimé que le mariage homosexuel, qui devrait figurer dans la nouvelle constitution actuellement débattue, relevait du «colonialisme idéologique» imposé par les pays riches. 

«Ignorer ce qui nous a été donné par la nature ou aller à l'encontre des lois et processus inscrits, y compris génétiquement, au fond de nous entraîne toujours des conséquences lamentables, soit immédiatement, soit avec les années», écrit monseigneur Dionisio Garcia dans une lettre publiée le 31 août sur le site de conférence épiscopale cubaine.

Des pays se prévalent du processus de globalisation croissant et essaient d'influencer les autres pour mettre en place une culture uniforme

Estimant que «ces idées» sont étrangères à la culture cubaine, il pointe du doigt la responsabilité de certains lobbies dans les pays riches, sans les désigner précisément, qui font preuve d'un «impérialisme culturel». Ces pays, ajoute-t-il, «se prévalent du processus de globalisation croissant et essaient d'influencer les autres pour mettre en place une culture uniforme avec leurs propres critères en disqualifiant ceux des autres».

«Ils ont pénétré les organismes internationaux, de telle manière que nombre de ces lobbies et gouvernements de pays riches exercent leur influence sur des pays moins développés qui ont besoin d'aide économique», écrit l'archevêque de Santiago de Cuba. Selon lui, l'aide économique des pays riches est conditionnée à l'acceptation de ces idées. «C'est un nouveau colonialisme idéologique», a-t-il conclu.

Le projet de nouvelle constitution de l'île, actuellement en chantier, ouvre la voie à une légalisation du mariage entre personnes du même sexe, une des principales revendications de la communauté LGBT de l'île. Avant le référendum national prévu le 24 février 2019, le projet doit être discuté au préalable lors d'un débat populaire, organisé du 13 août au 15 novembre dans les entreprises, les écoles, les universités et les quartiers. 

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