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«Menaces de mort, fatwas et violence» : Wilders annule son concours de caricatures de Mahomet

Le député néerlandais Geert Wilders a été contraint d'annuler son concours de caricatures de Mahomet, qui devait se tenir en novembre prochain, pour garantir la sécurité de ses concitoyens.

Le concours de caricatures de Mahomet tant voulu par le député néerlandais anti-islam Geert Wilders n'aura pas lieu. Le chef de file des souverainistes a en effet annoncé sa décision d'annuler le concours, le 30 août.

«L'islam a de nouveau montré son vrai visage avec des menaces de mort, des fatwas et de la violence. Cependant, la sûreté et la sécurité de mes concitoyens est la priorité», a-t-il ainsi écrit sur son compte Twitter.

Plus tôt dans la semaine, un homme, détenant un passeport pakistanais au moment de son arrestation, avait été appréhendé à La Haye après avoir posté le 27 août une vidéo sur YouTube dans laquelle il déclarait vouloir attaquer Geert Wilders au Parlement. Soupçonné de «menaces à des fins terroristes, d'avoir planifié de commettre un meurtre et d'incitation à la révolte», ce jeune homme de 26 ans, qui a comparu devant un tribunal nééerlandais le 30 août, avait en outre appelé ses coreligionnaires musulmans à le soutenir. 

Geert Wilders avait annoncé en juin dernier avoir reçu l'accord des autorités pour organiser un concours de caricatures du prophète Mahomet. Il devait avoir lieu en novembre 2018. De nombreuses manifestations ont eu lieu au Pakistan pour protester contre ce concours controversé. La dernière en date s'est déroulée le 29 août. 

Le député, habitué des déclarations fracassantes, défend depuis son entrée en politique une ligne anti-islam, religion qu'il présente comme «totalitaire». Lors des dernières élections parlementaires du pays en mars 2017, Geert Wilders avait notamment fait vœu de bannir le coran des Pays-Bas et de fermer les mosquées et les écoles islamiques.

Les caricatures du prophète de l'islam sont un point sensible pour beaucoup de musulmans, qui considèrent qu'il est interdit de représenter Mahomet. Les frères Kouachi, avaient justifié leur attaque contre Charlie Hebdo, en janvier 2015, en affirmant qu'ils avaient «vengé le prophète», cible récurrente de l'hebdomadaire satirique. Dix ans plus tôt, en 2005, le quotidien de droite danois Jyllands-Posten avait publié une caricature de Mahomet qui avait déclenché l'ire des communautés musulmanes à travers le monde, ainsi que des émeutes de l'Asie à l'Afrique, faisant une cinquantaine de victimes.

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