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Quand Donald Trump vole au secours des fermiers blancs d'Afrique du Sud

Après un tweet du président américain demandant à son secrétaire d'Etat Pompeo de se pencher sur la réforme agraire en Afrique du Sud, le gouvernement sud-africain a réagi, dénonçant une «vision étroite» des Etats-Unis.

Le gouvernement de Pretoria s'est offusqué ce 23 août d'un tweet de Donald Trump s'inquiétant des «saisies de terres et de fermes» en Afrique du Sud, en défendant l'approche «prudente et inclusive» de son projet controversé de réforme agraire.

Dans une de ses saillies électroniques quotidiennes, le président américain a écrit dans la soirée du 22 août qu'il avait chargé son secrétaire d'Etat Mike Pompeo de se pencher sur le dossier de la terre et des meurtres de fermiers blancs en Afrique du Sud.

«J'ai demandé au secrétaire d'Etat Pompeo d'étudier de près les saisies de terre et de fermes, les expropriations et les meurtres de grande ampleur de fermiers en Afrique du Sud», a écrit Donald Trump sur son compte Twitter.

Le gouvernement sud-africain a promptement réagi au tweet du président américain. 

«L'Afrique du Sud rejette totalement cette vision étroite qui ne vise qu'à diviser la nation et à nous rappeler notre passé colonial», a-t-il écrit sur son compte Twitter. 

«L'Afrique du Sud va accélérer le rythme de la réforme d'une façon prudente et inclusive qui ne divise pas la nation», a-t-il ajouté.

Le 20 février, dans son discours sur l'état de l'Union, Cyril Ramaphosa avait promis de saisir les terres arables détenues par les fermiers blancs depuis le XVIIe siècle afin qu'elles soient réattribuées à des fermiers noirs. Il avait ainsi affirmé vouloir «soigner les divisions du passé, pour établir une société basée sur des valeurs démocratiques, la justice sociale et les droits de l'homme».

Les opposants à cette modification de la Constitution font valoir qu'une mesure similaire entreprise au Zimbabwe voisin dans les années 1990-2000 avait provoqué une grave crise de la production agricole. Le président sud-africain, issu du monde des affaires et ancien proche de Nelson Mandela, estime pour sa part que ce changement pourrait «débloquer la croissance économique».

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