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Epris d’une réfugiée iranienne, un ministre norvégien anti-immigration contraint à la démission

Farouchement opposé à l’immigration, le ministre norvégien des Pêches a été contraint de démissionner après la révélation de son histoire d’amour avec une réfugiée iranienne. Le contre-espionnage norvégien n'exclut pas une manipulation de Téhéran.

Membre du Parti du progrès, formation politique anti-immigration, le ministre norvégien des Pêches Per Sangberg a été contraint de démissionner le 13 août après avoir effectué, en juillet dernier, un voyage privé en Iran avec Bahareh Letnes, réfugiée et ex-reine de beauté originaire de ce pays. 

Le ministre âgé de 58 ans avait emmené avec lui son téléphone portable de fonction, ce qui lui a valu les remontrances du Premier ministre Erna Solberg, qui ignorait jusqu'alors l'existence de cette escapade amoureuse. «Il n'a pas fait preuve du bon sens nécessaire en matière de gestion de la sécurité», a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse, dans des propos rapportés par l'AFP. 

Sa nouvelle compagne, de trente ans sa cadette, avait été déboutée trois fois de sa demande d'asile en Norvège, puis expulsée, avant d'obtenir finalement un permis de séjour au motif qu'elle risquait d’être mariée de force en Iran.

Pour autant, le comportement de la jeune femme – qui a posté de nombreuses publications sur les réseaux sociaux lors de son voyage dans son pays d’origine – ont incité le contre-espionnage norvégien, le Politiets Sikkerhetstjeneste (PST), à ne pas écarter la piste d’une opération préparée par les services secrets iraniens.

Selon Le Point, le PST n'exclut pas l'éventualité que la réfugiée soit «manipulée par les services iraniens pour cibler un membre éminent du gouvernement norvégien». 

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