Dans un tweet publié le 13 août sur son compte officiel, la version anglaise de Telesur a annoncé la suspension d'une de ses pages Facebook : «Facebook a supprimé notre page pour la deuxième fois cette année sans nous donner aucune explication. S'il vous plaît, partagez cette information et aidez-nous à récupérer notre page.»
La chaîne vénézuelienne affirme n'avoir reçu aucune autre explication de cette suspension qu'un message de Facebook indiquant, de façon générale, une violation des conditions d'utilisation du réseau social. Telesur rappelle que Facebook a déjà pris une mesure similaire à son encontre au mois de janvier 2018. Le 15 août dans la journée, la page était toujours indisponible, avant d'être à nouveau consultable en fin d'après-midi.
Telesur est une chaîne à vocation pan-latino-américaine qui dispose d'antennes dans sept pays d'Amérique du sud. Son siège social se trouve à Caracas, capitale du Venezuela, le compte Twitter officiel de la version anglaise, qui génère près de 80 000 abonnés, précise être basé à Quito, capitale de l'Equateur.
La chaîne vénézuélienne qualifie la situation d'alarmante, au vu «des récentes suspensions de pages qui ne collent pas au discours dominant».
De fait, si une telle mesure vise cette fois-ci une chaîne connue pour son approche médiatique marquée à gauche, elle intervient près d'une semaine après la suspension de la page Facebook d'Alex Jones, connu quant à lui en tant que fondateur du controversé site de droite alternative InfoWars.
Facebook n'a pas commenté cette suspension. Mais le journaliste Max Blumenthal a pointé dans un tweet le rôle du partenariat entre Facebook et Digital Forensic Research Lab, une plateforme d'analyse digitale créée par le think tank américain Atlantic Council. Ce dernier, qui se présente comme une organisation spécialisée dans les relations internationales, particulièrement dans le domaine politique, constitue un des puissants leviers de l’influence américaine dont nombre de ses collaborateurs ont eu par le passé des rôles importants dans l'administration des Etats-Unis, comme l'explique Olivier Berruyer, animateur du site Les Crises.