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«Tu peux aller où tu veux, pas en Italie !», Salvini ferme une nouvelle fois la porte à l'Aquarius

Pour la deuxième fois, l'Italie a fermé l'accès à ses ports au bateau humanitaire Aquarius. Sous l'impulsion de Matteo Salvini, le gouvernement estime que l'Aquarius devrait demander de l'aide à Londres et à l'Union européenne, mais pas à l'Italie.

Ce 13 août, le bateau humanitaire Aquarius s'est vu refuser l'entrée dans les ports italiens. Le navire affrété par SOS Méditerranée avait récupéré 141 migrants au large de la Libye le 10 août. Pour l'heure, il est stationné entre l'Italie et Malte, le temps de trouver une destination où accoster. Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, a fait savoir sur Twitter ce 13 août : «Le navire Aquarius avec 144 migrants à bord : propriété allemande, affrété par une ONG française, un équipage étranger, dans les eaux maltaises, battant pavillon de Gibraltar. Tu peux aller où tu veux, pas en Italie !» 

«Stop au trafic d'êtres humains et à leurs complices», a-t-il également expliqué, agrémentant son message des désormais célèbres mots-dièse «ports fermés» et «cœurs ouverts», manière dont il a choisi de résumer sa politique à destination des bateaux humanitaires. Il a également suggéré que l'Aquarius demande de l'aide à la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne ou Malte. Danilo Toninelli, le ministre italien de l'Infrastructure et des Transports, a également appelé Londres à prendre ses responsabilités en soulignant que le bateau battait pavillon de Gibraltar, territoire britannique d'outre-mer. «A ce stade, le Royaume-Uni devrait assumer sa responsabilité de garantir la sécurité des naufragés», a ainsi avancé le ministre sur Twitter.

Ce même jour, la présidente de SOS Méditerranée, Sophie Beau, a appelé «l'ensemble des pays européens à prendre leurs responsabilités» pour trouver un port sûr à l'Aquarius. Le navire «est en position entre Malte et l'île italienne de Lampedusa», a-t-elle fait savoir à l'AFP, confirmant avoir reçu deux «réponses officielles négatives» de la part de Malte et de l'Italie. «On demande à l'ensemble des Etats européens de trouver une solution. On les appelle à prendre leurs responsabilités pour trouver un port sûr en Méditerranée», a ajouté Sophie Beau. Selon elle, la situation actuelle est «en contradiction la plus totale avec le droit maritime international».  

C'est la deuxième fois en trois mois que l'Aquarius patiente en mer. En juin, le navire avait passé neuf jours en attente lorsque le nouveau gouvernement italien avait interdit l'accès à ses ports pour les navires humanitaires, les accusant de complicité avec les passeurs. C'est la ville de Valence, en Espagne, qui avait ouvert ses portes aux 650 migrants présents à bord de l'Aquarius.

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