40 000 personnes ont baissé la tête durant un long instant dans un hommage silencieux aux victimes de la première et la plus importante attaque nucléaire de l'histoire de l'humanité, lors de laquelle 140 000 personnes ont perdu la vie dont 80 000 instantanément.
L'hommage a eu lieu à 08h15 précises, à la même heure à laquelle le bombardier américain B-29 Enola Gay avait lancé sa bombe atomique de 16 kilotonnes, sur la ville d'Hiroshima le 6 Août 1945.
Tout faire pour une abolition totale de l'arme atomique dans le monde
Après le recueillement, l'heure était à la réflexion et aux interrogations sur la persistance des armes nucléaires dans le monde.
La déclaration du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, qui a assuré que le Japon détenait l'importante mission de faire tout son possible pour mettre fin à la prolifération des armes nucléaires, dans un contexte international pourtant incertain sur la question, a été poliment applaudie.
Le Premier ministre a assuré à son auditoire, dont faisait partie notamment l'ambassadrice américaine Caroline Kennedy et la sous-secrétaire américaine pour le contrôle des armements Rose Gottemoeller, que le Japon aborderait de nouveau la question du désarmement nucléaire à l'Assemblée générale des Nations Unies à l'automne prochain ainsi que lors du sommet du G7 qui aura lieu au Japon l'année prochaine.
Le maire d'Hiroshima Kazumi Matsui, qui avait déjà appelé Barack Obama en 2009 à Prague (République Tchèque) à tenir sa promesse d'abolir pour toujours les armes nucléaires, a de nouveau interpelé le président américain sur la question, demandant des mesures concrètes, rappelant que plus de 15 000 armes nucléaires étaient présentes dans le monde, ce qui constitue selon lui «le mal absolu».
Les Japonais critiquent la politique de réarmement
Malgré une unanimité incontestée sur la nécessité de non-prolifération des armes atomiques, le Premier ministre Shinzo Abe poursuit cependant depuis quelques mois une révision de la politique pacifiste du Japon en place depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Ainsi, une révision de la constitution actuellement débattue à la chambre haute du parlement, pourrait permettre au Japon de faire combattre ses troupes aux côtés de ses alliés outre-atlantique.
Ces mesures ont reçu de nombreuses critiques au Japon et durant la cérémonie, un groupe de manifestants pacifiques, tenu à l'écart par la police a affirmé son attachement à la politique pacifiste et démilitarisée du Japon ajoutant que la question de la sécurité nationale devait être basée sur «la confiance et non la force».
Paris se mobilise pour rendre hommage aux victimes d’Hiroshima
Des dizaines d’activistes se sont rassemblés près de la place de la République jeudi matin pour commémorer les victimes du bombardement d’Hiroshima et pour appeler à l’abandon des armes nucléaires dans le monde entier.
Des manifestants vêtus de masques brandissaient des pancartes dénonçant l’utilisation des armes nucléaires. «Stop au nucléaire et ses déchets», pouvait-on lire sur les bannières. Des danses traditionnelles japonaises ont aussi eu lieu dans les rues pour rendre hommage aux victimes des atrocités commises il y a 70 ans.
Kolin Kobayashi, journaliste japonais indépendant, estime que ces bombes lancées contre les villes de Hiroshima et Nagasaki «n’étaient pas vraiment nécessaires pour mettre un terme à la guerre». Il a aussi qualifié ces bombardements de «crimes contre l’humanité».
Le deuil d’Hiroshima célébré dans le monde entier
Plus tôt dans la journée deux cérémonies solennelles marquant le 70ème anniversaire de l'attaque d'Hiroshima ont eu lieu à Moscou. Des moscovites ont déposé des fleurs devant un monument aux héros de la Première Guerre mondiale situé sur le mont Poklonnaïa, ainsi que devant l’ambassade japonaise.
Tandis qu’un groupe d'activistes anti-nucléaire a participé à une marche pour la paix dans la capitale britannique, la cloche de paix japonaise de Berlin a retenti dans Volkspark Friedrichshain, commémorant le 70ème anniversaire de l'attaque nucléaire américaine sur le Japon.