Mercredi 8 août
«L'Amérique a constamment zigzagué, personne ne peut lui faire confiance», a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif ce 8 août à la presse, sur la chaîne d'information publique IRINN, citée par l'AFP. «Imaginez des négociations maintenant, comment pouvons-nous faire confiance [aux Etats-Unis] ?», s'est-il interrogé.
Mardi 7 août
Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi s'est dit contraint à contrecœur d'appliquer les sanctions américaines contre son grand voisin iranien, arguant que son pays avait lui-même souffert de 12 ans d'embargo international.
«Nous ne soutenons pas les sanctions parce qu'elles sont une erreur stratégique, mais nous sommes contraints de les respecter», a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse hebdomadaire.
«De manière générale, les sanctions sont injustes, c'est ma position et je l'ai énoncée», a-t-il souligné.
«Nous sommes attachés à protéger notre peuple et nos intérêts», a-t-il poursuivi.
La Russie s'est dite «profondément déçue» par le rétablissement des sanctions américaines contre l'Iran, assurant qu'elle ferait «tout le nécessaire» pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien dont Washington cherche, selon elle, à saper l'application.
«Nous sommes profondément déçus par la décision des Etats-Unis de rétablir ses sanctions nationales contre l'Iran», a déclaré via un communiqué la diplomatie russe, affirmant que Moscou «ferait tout le nécessaire» pour protéger l'accord et ses liens économiques avec l'Iran.
Le gouvernement syrien a condamné le rétablissement de sévères sanctions américaines contre son allié iranien, qualifiant cette décision d'«illégale».
«Ces actions unilatérales sont illégales au regard du droit international et confirment que la politique de l'administration américaine est encline à l'hégémonie et l'arrogance, après avoir perdu sa crédibilité face au monde entier en se retirant de l'accord» nucléaire, a déclaré un responsable du ministère des Affaires étrangères, cité par l'agence Sana.
L'allemand Daimler, numéro un mondial de la voiture haut de gamme et des camions, a annoncé cesser jusqu'à nouvel ordre ses «activités limitées» en Iran, en raison des sanctions économiques américaines rétablies le 7 juillet.
Dans une déclaration transmise à l'AFP, une porte-parole a expliqué que le projet d'expansion de Daimler, qui prévoyait notamment la fabrication et la vente de camions Mercedes dans le cadre d'un partenariat avec des entreprises locales, était également suspendu.
Donald Trump a prévenu, ce 7 août sur Twitter, après l'entrée en vigueur de nouvelles sanctions américaines contre Téhéran : «Quiconque commercera avec l'Iran ne commercera pas avec les Etats-Unis. Je demande la paix mondiale, rien de moins !»
Dans un entretien télévisé à quelques heures du rétablissement de sévères sanctions américaines contre l'Iran le 7 août, Hassan Rohani a accusé Washington de «vouloir lancer une guerre psychologique contre la nation iranienne et provoquer des dissensions [parmi les Iraniens]». Ces sanctions ont été réinstaurées en raison du retrait unilatéral de Washington de l'accord historique sur le nucléaire iranien de 2015, signé par Téhéran, Washington, Téhéran, Moscou, Pékin, Paris, Londres et Berlin.
La veille, le président américain Donald Trump avait déclaré qu'il restait «ouvert» à un nouvel accord «plus global, qui concernerait l'ensemble des activités néfastes [de Téhéran], y compris son programme balistique et son soutien au terrorisme». «Soit [l'Iran] change son attitude menaçante et déstabilisatrice, et il pourra retourner dans le giron de l'économie mondiale, soit il continue sur la route de l'isolement économique», avait également martelé le président américain, maintenant une ligne intransigeante vis-à-vis de l'Iran depuis son élection.
La première vague de sanctions américaines anti-iraniennes, qui a pris effet ce 7 août, comprend des blocages sur les transactions financières et les importations de matières premières, ainsi que des mesures pénalisantes sur les achats dans le secteur automobile et l'aviation commerciale.
Elle sera suivie, en novembre, de mesures affectant les secteurs pétrolier et gazier ainsi que la Banque centrale d'Iran.
Le rétablissement des sanctions économiques a été décidé après le retrait unilatéral de Washington de l'accord sur le nucléaire iranien. Ce dernier visait à garantir le caractère strictement pacifique du programme nucléaire iranien en le soumettant à une surveillance de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Dans son dernier rapport rendu en mai, l'agence avait attesté que l'Iran continuait de respecter ses engagements.