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Le forum régional de l’ASEAN, un agenda chargé

De nombreuses questions sont évoquées lors du sommet de deux jours des pays de l’ASEAN qui vient de débuter mercredi matin à Kuala Lumpur avec la participation des représentants des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine.

Les pays de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est discutent en premier lieu des disputes territoriales entre la Chine et les autres pays de la région en mer de Chine méridionale. La délégation chinoise n’avait pas l’intention de mentionner ce sujet, mais les pays membres ont élaboré un communiqué condamnant la construction d’îles artificielles dans les eaux disputées alors que la Chine insiste sur le caractère pacifique des constructions.

Autre question dans l’agenda – c’est l’enquête sur le crash du vol MH17 en août dernier. Les questions principales se rapportent aux actions actuelles effectuées par l’Australie, la Belgique, l’Ukraine et les Pays-Bas et la Malaisie, dont l’efficacité est mise en cause par la Russie. Les pays responsables ne prennent pas en considération les données présentées par la Russie et n’acceptent pas la participation des experts russes, ce qui préoccupe Moscou qui posé son véto à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU concernant la création du tribunal international sur le crash. La Malaisie, qui n’a été invitée à participer à l’enquête que six mois après son lancement, a dit comprendre la position russe à propos de cette question, a annoncé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui a une nouvelle fois critiqué les choix discutables des enquêteurs et des pays qui disposent des données du crash mais qui ne désirent pas les partager.

En savoir plus : Sergueï Lavrov : la Russie est le seul pays qui présente ouvertement ses informations sur le MH17

Au final, c'est le conflit dans son ensemble qui est discuté au forum – malgré les accords atteints au sommet au format Normandie, les belligérants continuent de mener des opérations militaires, rejetant constamment sur l’autre la responsabilité des heurts. Moscou appelle dorénavant Kiev à effectuer sa part des obligations, car selon la Russie, les forces antigouvernementales ont mis en œuvre tout ce qu’elles devaient faire.

Outre la crise en Ukraine, les participants évoquent la destabilisation au Moyen-Orient, où la Syrie et l’Irak mènent d’âpres combats contre le groupe terroriste Daesh qui a déjà envahi de grands territoires dans l’Irak affaibli par l’intervention de la coalition internationale et la Syrie déchirée par la guerre civile où les rebelles «modérés» sont soutenus par les Etats-Unis. La question aigüe la plus récente reste la décision des Etats-Unis de bombarder quiconque essaie d’attaquer les positions de cette opposition «modérée». Lors de la rencontre bilatérale entre Sergueï Lavrov et John Kerry, les parties n’ont pas pu s’entendre sur une approche commune de la résolution du problème, mais se sont accordées de poursuivre les négociations pour trouver le moyen de lutter contre une «menace commune». 

Les inquiétudes sur la sécurité informatique sont également au programme des discussions. L’espionnage préoccupe notamment le Japon : son Premier ministre Shinzo Abe a appelé au vice-président américain Joe Biden en lui demandant de mener une enquête objective sur l’information publiée par Wikileaks. Selon ses données, les agents américains espionnaient sur une série de hauts fonctionnaires japonais, y compris lui-même, les ministres du gouvernement et les dirigeants de corporations telles que Mitsubishi.

Parmi les autres questions – les sujets économiques entre l’organisation et les pays invités à assister au sommet, le développement des relations culturelles et la coopération dans les affaires globales et régionales.