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Julian Assange pourrait quitter l'ambassade d'Equateur et être remis aux autorités britanniques

Des discussions seraient en cours entre Quito et Londres concernant la situation de Julian Assange. Son asile à l'ambassade d'Equateur pourrait être révoqué et il pourrait, à terme, être remis aux autorités britanniques.

L'Equateur, par la voix de son président, Lenin Moreno, a annoncé ce 27 juillet que des discussions étaient en cours avec le Royaume-Uni à propos de la situation du lanceur d'alerte et fondateur de Wikileaks, Julian Assange.

Selon les informations du Sunday Times, Julian Assange pourrait voir son asile à l'ambassade d'Equateur révoqué, ouvrant la voie à sa remise aux autorités britanniques. 

Lenin Moreno a ainsi motivé son geste : «Je n'ai jamais été d'accord avec l'activité menée par monsieur Assange, je n'ai jamais été d'accord avec les interventions dans des mails privés pour obtenir des informations, aussi précieuses soient-elles, pour exposer certains faits concernant des gouvernements ou des personnes.»

«Tout ce que nous voulons est la garantie que la vie de Julian Assange ne sera pas en danger», a ajouté le président équatorien. Une source proche du dossier a confié à l'agence Reuters, que ces discussions devraient aboutir prochainement.

L'Equateur change de cap 

Pourquoi un tel revirement de la part de l'Equateur, qui protège le lanceur d'alerte depuis six ans ? Outre des tractations diplomatiques, il est possible que les déclarations intempestives de Julian Assange aient fini par jouer contre lui. Lenin Moreno avait affirmé fin mai que le fondateur de Wikileaks pouvait continuer à «jouir de son droit d'asile» s'il respectait «les exigences». Il avait précisé dans une interview avec le quotidien allemand  Deutsche Welle que Julian Assange se devait d'éviter de «parler de politique et d'intervenir dans la politique de pays amis». Et si le lanceur d'alerte ne respectait pas les conditions ? Lenin Moreno avait répondu: «A ce moment-là, nous prendrons une décision.»

Fin mars 2018, le gouvernement équatorien avait suspendu les communications de Julian Assange. Il avait été estimé qu'il avait violé «l'engagement écrit qu'il a[vait] pris avec le gouvernement fin 2017, par lequel il a[vait] convenu de ne pas émettre de messages qui supposaient une ingérence par rapport à d'autres Etats».

En mai, WikiLeaks a rapporté qu'Assange avait reçu de nouvelles instructions de la part de fonctionnaires de l'ambassade d'Equateur à Londres, qui lui interdisaient, outre l'accès à internet et au téléphone, les visites. 

L'Australien de 46 ans est réfugié depuis juin 2012 dans l'ambassade d'Equateur à Londres afin d'échapper à une extradition vers la Suède où il était recherché depuis fin 2010 pour des accusations de viol et d'agression sexuelle qu'il niait.

Le 19 mai 2017, les autorités suédoises ont décidé d’abandonner leurs poursuites. Néanmoins, la police britannique a fait savoir qu'il serait tout de même arrêté s’il quittait l’ambassade. Julian Assange redoute d'être extradé et jugé aux Etats-Unis, où il y risque des peines de plusieurs centaines d'années de prison en raison de la publication, en 2010 par WikiLeaks, de secrets militaires et de documents diplomatiques américains confidentiels.

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