La petite ville de Spokane tirait fièreté de la rivière qui court le long de son territoire. Mais c'était avant de découvrir que celle-ci était gravement polluée.
Pour les autorités de la ville, pas de doute, les responsables sont les PCB ou polychlorobiphényles, un produit chimique fabriqué et commercialisé par la firme Monsanto. Pis, la firme savait également les dégâts que son produit allait engendrer sur l'environnement, faune, flore et êtres humains.
Les PCB sont des composés chimiques qui ont été mis au point par Monsanto dans les années 1930. Le Congrès les avait interdits en 1979 en raison des dangers qu'ils faisaient courir aux hommes et à l'environnement. Au fil des décennies, les PCB ont été utilisés dans un certain nombre de produits tels les équipements électriques, les peintures et autres matériaux de construction.
D'après les autorités de Spokane , Monsanto était au courant depuis des décennies des conséquences sanitaires de ses produits. Chez l'homme, l'exposition aux PCB est associée à un certain nombre de maladies, dont le cancer. Bien que sachant que ces molécules chimiques étaient toxiques et extrêmement volatiles dans l'environnement, Monsanto aurait augmenté la production de PCB et caché cette information afin de réaliser de substantiels profits.
La ville de Spokane devra maintenant dépenser près de 300 millions de dollars pour empêcher toute nouvelle contamination de la rivière. La municipalité exige des dommages compensatoires pour les dégâts causés.
Dans un communiqué, Monsanto a précisé examiner les allégations tout en se dédouanant de toute responsabilité. Pour le géant, la ligne de défense est nette: les PCB vendus à l'époque étaient des produits licites et utiles qui ont été ensuite incorporés par des tiers dans d'autres produits utiles. Ce sont donc ces tierces parties qui devraient porter la responsabilité de la pollution et des dépenses qu'elle a occasionné.
Pourtant, dans le passé, d'autres cas de pollution au PCB avaient donné lieu à des plaintes contre Monsanto, notamment dans les villes de San Diego et San Jose, en Californie, et à Westport dans le Massachusetts.
Autre pays mais même récriminations contre Monsanto. D'abord la France où Ségolène Royal, ministre de l'écologie avait annoncé en juin vouloir interdire la vente en libre-service du produit phare de Monsanto, le Roundup. Présenté par la compagnie comme un pesticide inoffensif, ce produit avait été remis au centre de l’actualité après son classement en produit cancérigène.
En Argentine, c'est une simple mère de famille qui combat la firme, l'accusant d'avoir popularisé son herbicide auprès des agriculteurs cultivant le soja et de les avoir rendus, eux et leurs familles, malades.