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L’Arabie saoudite battra-t-elle son record de 192 exécutions de condamnés à mort en 2015 ?

Depuis janvier, le royaume wahhabite a déjà procédé à l’exécution de 110 condamnés à mort alors que pour toute l'année 2014 «seulement» 87 ont été exécutés. En 1995, un nombre record de 192 condamnés à mort avaient été exécutés en Arabie saoudite.

Mugrib al-Thanyan a été exécuté, condamné à mort pour avoir abattu l’un de ses concitoyens dans une dispute, affirme un rapport du Ministère saoudien de l’Intérieur. Il a fait les frais d’une application stricte de la charia, la loi islamique, qui punit de la peine capitale les crimes de meurtre, viol, vol à main armée et trafic de drogue.

Il est devenu la 110ème personne exécutée dans le pays en 2015, un nombre qui est en forte augmentation puisque sur toute l’année 2014, 87 peines capitales «seulement» avaient été appliquées en Arabie saoudite.

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Mais en 2015, le nombre de condamnés à mort exécutés s’approche du record historique de 1995 : 192, un bilan mis à jour par Amnesty International.

«Près de la moitié des exécutions qui ont eu lieu cette année sont liées à des affaires de stupéfiants, qui ne correspondent à la classification internationale de «crimes les plus sérieux», et donc, la peine de mort pour des infractions de ce genre viole le droit international», expliquait en mai Amnesty International sur son site internet.

Le rapporteur spécial de l’ONU a pour sa part jugé «très inquiétante» la «rythme effréné» des exécutions en Arabie Saoudite. «Si les choses doivent continuer à une telle vitesse, les nombre des exécutions pour doubler, voire même plus, en comparaison de l’année dernière», avait confié le 27 mai à l’AFP Christoph Heyns, qui présente le rapport annuel au Conseil des droits de l’homme des Nations unies et à l’Assemblée générale.

En mai toujours, l’Arabie saoudite, qui exécute plus de criminels que n’importe quelle autre nation, à l’exception de la Chine et de l’Iran, a annoncé qu’elle voulait engager huit nouveaux bourreaux, au vu de l’augmentation des exécutions constatée depuis le début du règne du roi Salmane.

Une description du métier, publiée en ligne, précise qu’il n’y a pas besoin d’entraînement particulier. Les bourreaux devront décapiter les criminels condamnés à mort en public, aussi bien que procéder aux amputations de ceux qui sont reconnus coupables de crimes moins graves, rapporte l’agence Reuters.