Le sondage qui porte le nom «Pas dans mon quartier» a été mené entre les 21 et 29 juillet par la Société finlandaise de radiodiffusion (YLE) et a interrogé environ un millier de participants sur les services qu'ils pourraient ou non tolérer dans leur quartier d'habitation.
Des alcooliques, oui, des musulmans, non
Les résultats ont démontré que 43% n'auraient rien contre d'avoir un centre de désintoxication pour alcooliques en face de chez eux. Par contre, lorsqu'on leur a demandé s'ils accepteraient de vivre près d'une mosquée ou d'une salle de prière musulmane, seuls 34% ont répondu que cela ne les dérangerait pas.
La seule installation qui a fait moins de vote que la mosquée a été... un centre d'échange de seringues pour les toxicomanes, qui n'a récolté que 27% d'avis positifs.
Les centres pour handicapés et de soutien aux jeunes en difficultés ont eus bien plus de succès, avec 76% des personnes interrogées qui ont dit être prêts à en avoir en face de chez eux.
Les hôpitaux psychiatriques et les centres pour demandeurs d'asile figurent parmi ceux qui ont le moins emballés les répondants.
L'Islam en Finlande, un sujet qui divise
L'islam est une religion très minoritaire en Finlande, avec environ 42 à 60 000 musulmans vivant dans le pays sur une population totale de 5,5 millions de personnes, selon diverses statistiques.
Depuis quelques temps, la Finlande accueille des dizaines de milliers de réfugiés somaliens, irakiens et syriens fuyant la guerre dans leur pays.
Pourtant, lorsqu'il s'agit de mélange des cultures, le pays est souvent soumis à un débat houleux. Récemment, Olli Immonen, le leader du parti nationaliste des «vrais finlandais» a été fustigé pour une déclaration dans laquelle il appelait à une «lutte jusqu'à la fin contre le multiculturalisme».
Ces déclarations firent certes un flop au sein de la classe libérale et des dizaines de milliers de finlandais étaient descendus à travers le pays en signe de protestation.
Mais en juillet dernier, une manifestation de suprémacistes blancs aggressive s'était tenue dans la ville de Jyvaskyla et avait abouti à 32 arrestations, tandis qu'en mai, un député conseiller municipal d'Helsinki avait suggéré publiquement que les réfugiés africains devaient être stérilisés s'ils voulaient venir en Finlande afin d'éviter l«effondrement de la société finlandaise».
Contradiction étonnante,selon un rapport de CNN datant de 2014, la Finlande serait un des plus importants fournisseurs de djihadistes à Daesh. Le pays serait classé dans le top 25 des pays occidentaux les plus touchés par ce phénomène aux côtés de l'Australie, du Danemark et de la Belgique.