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Vladimir Poutine sur la réforme des retraites : «La décision finale n'a pas encore été prise»

Face aux manifestations contre la réforme des retraites, le président russe Vladimir Poutine a assuré que son ambition n'était pas de relever l'âge de la retraite. Il a ajouté qu'il voulait réformer pour éviter que le système social «n'explose».

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré que lui et la majorité des représentants du gouvernement n'appréciaient pas les propositions visant à relever l'âge de la retraite, mais assure en même temps que sans réforme des retraites, la Russie ferait face à une crise grave.

«Je n'aime aucune [variante] liée à l'augmentation de l'âge de la retraite», a déclaré le chef d'Etat dans un meeting devant des bénévoles de la Coupe du monde 2018 au stade de Kaliningrad. Il a également souligné que «cela ne pouvait pas plaire à la majorité écrasante de la population».

En gros, on peut ne rien faire pendant cinq, six, sept ou même 10 ans», a assuré Vladimir Poutine. «Mais si on ne fait rien [...], tout peut exploser», a prévenu le président russe, affirmant que l'Etat devra alors «laisser pour toujours les retraités avec des revenus faibles».

«Il faudra prendre des décisions cruciales. Mais lesquelles ?», s'est-il interrogé, sans donner de réponse. «La décision finale n'a pas encore été prise. Je dois d'abord entendre toutes les opinions, tous les points de vue», a-t-il ajouté en constatant que cette question était «très sensible pour un grand nombre de nos citoyens».

Ces déclarations interviennent au lendemain de l'approbation en première lecture par les députés russes de cette réforme relativement impopulaire. Elle prévoit en effet le relèvement progressif de l’âge de départ à la retraite de 60 à 65 ans pour les hommes et de 55 à 63 ans pour les femmes. Des seuils restés inchangés depuis 1932.

La réforme a notamment provoqué de nombreuses protestations, comme le 1er juillet dans plusieurs villes russes. Des photos parues dans les médias russes ont montré les manifestants brandir des pancartes sur lesquelles on peut lire, par exemple, «Le relèvement de l’âge de la retraite c’est le génocide du peuple» ou encore «Tu as vécu, souffert, tu es mort, puis tu pars à la retraite».

Ce projet de loi a déjà été présenté en conseil des ministres le 14 juin, premier jour de la Coupe du monde de football, puis transmis le 16 à la Douma, chambre basse du Parlement. Le Premier ministre Dmitri Medvedev l’a justifié par la croissance attendue du nombre de retraités et la réduction de celui des actifs.

La proposition de réforme a fait drastiquement chuter la cote de popularité de Vladimir Poutine qui aura le dernier mot, si la loi, dont la deuxième lecture par les députés est prévue pour fin septembre, est approuvée par les deux chambres du Parlement russe. 

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