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Après Washington, Budapest se retire du pacte mondial sur les migrations

La Hongrie, dont le gouvernement est ouvertement hostile à l'immigration, a déclaré qu'elle se retirait du pacte mondial sur les migrations approuvé à l'ONU, affirmant que cet accord encourageait des flux de personnes qu'elle juge «dangereux».

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a déclaré le 18 juillet à Budapest que le pacte mondial sur les migrations, approuvé à l'ONU, était «dangereux pour le monde et la Hongrie», car il «[inciterait] des millions de personnes à prendre la route».

«La Hongrie doit sortir du processus d'approbation [du texte] et, ce faisant, indiquer clairement qu'elle ne considère en aucune manière que les mesures ou lignes directrices du paquet constituent la voie à suivre», a-t-il déclaré.

Ce document non contraignant, finalisé après 18 mois de négociations, prévoit notamment de renforcer la coopération internationale pour répondre au phénomène mondial des migrations. Washington s'est retiré fin 2017 de son élaboration en affirmant qu'il comprenait des dispositions contraires à la politique d'immigration de Donald Trump.

Peter Szijjarto a déclaré que la Hongrie ne croyait pas au caractère non contraignant du document. Au cours du processus de négociation, Budapest a exprimé sa préoccupation que l'accord puisse à terme forcer les gouvernements à ouvrir leurs frontières aux migrants.

Ce texte est considéré comme le premier document international sur la gestion des migrations. Il recense une série de principes – défense des droits de l'homme et de ceux des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale, etc. – et comprend un catalogue de mesures pour aider les pays à faire face aux migrations : améliorer l'information, mesures pour mieux intégrer les immigrés, échange d'expertises...

L'ONU estime que le Pacte ne doit «pas être vu comme une menace»

Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Miroslav Lajcák, a réagi en soulignant que le Pacte mondial sur les migrations «ne devait pas être vu comme une menace». Ce document doit «au contraire être considéré comme la première plateforme de gestion du phénomène international des migrations», a déclaré Brenden Varma, le porte-parole de Miroslav Lajcák.

«Au vu des positions diverses sur les migrations et du texte du Pacte mondial, les migrations restent une réalité. Le document n'est pas légalement contraignant et représente une aide car il fournit des outils aux Etats membres de l'ONU qui peuvent les utiliser pour définir leur politique nationale en matière d'immigration», a-t-il ajouté. Le «Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulée» sera formellement entériné lors d'une conférence internationale prévue au Maroc à la mi-décembre et Miroslav Lajcák «espère que le gouvernement hongrois y sera représenté», a enfin fait savoir le porte-parole.

La Hongrie, où le Premier ministre souverainiste Viktor Orban a été réélu en avril, s'est illustrée depuis 2015 par sa politique hostile à l'accueil de migrants extra-européens, position qui l'a exposée aux critiques de ses partenaires européens. 

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