L'Union européenne (UE) a infligé ce 18 juillet une amende record de 4,34 milliards d'euros à Google pour avoir abusé de la position dominante de son système d'exploitation pour smartphone, Android, afin d'asseoir l'hégémonie de son service de recherche en ligne. Google a annoncé dans la foulée vouloir faire appel de cette décision.
La Commission européenne a également sommé l'entreprise américaine «de mettre fin à ses pratiques illégales dans les 90 jours, sous peine de se voir infliger des astreintes allant jusqu'à 5% du chiffre d'affaires journalier moyen mondial d'Alphabet», la société mère de Google.
Une amende record dans un contexte commercial tendu
Le montant de l'amende est décidé au dernier moment et peut atteindre théoriquement, selon les règles de la concurrence européenne, jusqu'à 10% du chiffre d'affaires global de l'entreprise, qui s'élevait pour Alphabet, maison mère de Google, à 110,9 milliards de dollars en 2017 (94,7 milliards d'euros).
Le dossier antitrust Android, système d'exploitation utilisé par 80% des smartphones en Europe et dans le monde, est dans le collimateur de la Commission européenne depuis plusieurs années.
Dans ses griefs, adressés à Google le 20 avril 2016, la Commission européenne accusait notamment le géant de l'internet à obliger les fabricants de smartphones, comme le Coréen Samsung ou le Chinois Huawei, à préinstaller Google Search et à le paramétrer comme service de recherche par défaut, ou exclusif, sur la grande majorité des appareils équipés d'Android vendus en Europe.
Cette nouvelle amende infligée à Google par l'exécutif européen bat le record de celle de 2,42 milliards d'euros du 27 juin 2017. Elle avait sanctionné un autre un abus de position dominante dans la recherche en ligne : le comparateur de prix Google Shopping était en effet privilégié au détriment de services concurrents.