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La Bulgarie, bientôt le vingtième pays à intégrer la zone euro ?

La zone euro a très légèrement entrouvert le 12 juillet sa porte à la Bulgarie, qui souhaite devenir le prochain pays européen à adopter la monnaie unique, tout en posant cependant des conditions strictes.

La Bulgarie, devenue membre de l'Union européenne (UE) en 2007, aspire à emboîter le pas à la Lituanie, dernier en date et 19e Etat à avoir adhéré à la zone euro, le 1er janvier 2015.

Etat le plus pauvre des 28 de l'UE, la Bulgarie souhaite pouvoir soumettre sa candidature d'ici à juillet 2019 à l'union bancaire et au mécanisme de taux de change ERM II. Ce système de régulation des taux de change entre les Etats membres de la zone euro et les Etats membres de l'Union européenne ayant conservé une monnaie nationale impose aux derniers une fluctuation maximale de leur devise par rapport à l'euro. Actuellement, seul le Danemark a souscrit au mécanisme ERM II qui a établi pour la couronne danoise un taux de référence et une variation de plus ou moins 2,25 % par rapport à l'euro. 

A l'issue d'une réunion à Bruxelles le 12 juillet, les ministres des Finances des 19 pays de la zone euro, la Commission européenne et la BCE ont encouragé la Bulgarie à faire des efforts pour pouvoir un jour adopter la monnaie unique, disant qu'ils les évalueraient d'ici un an environ. 

«La Commission européenne salue les efforts de la Bulgarie pour entrer dans la zone euro», a déclaré le Letton Valdis Dombrovskis, commissaire européen à la Stabilité financière, aux Services financiers et à l'Union du marché des capitaux, lors d'une conférence de presse.

«On pourrait s'attendre à ce que la BCE termine son évaluation globale [des efforts], dans un délai d'environ un an», ont fait savoir les membres de la zone euro dans un communiqué.

«Le résultat compte plus que l'échéancier», a averti Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, n'excluant donc pas que ce délai d'évaluation d'un an puisse être dépassé.

Sur le papier, la Bulgarie, qui compte un peu plus de 7 million d'habitants, coche toutes les cases pour entrer dans l'antichambre de la zone euro, ERM 2. Sa monnaie, le lev, est déjà reliée à l'euro par un taux de change quasiment inchangé par rapport à la monnaie unique depuis plus de dix ans. Quant à sa dette publique (25,4% du PIB en 2017) elle est bien en dessous de la moyenne de la zone euro (88,8% du PIB) et son budget est en excédent (+0,9% du PIB en 2017, alors que la moyenne de la zone euro est un déficit de 0,9% du PIB).

Mais ses chances d'entrer dans la zone euro paraissent réduites après les déboires de la Grèce, dont la crise a échaudé plus d'un membre de la monnaie unique, mais aussi après les récents scandales bancaires en Lettonie, entrée elle dans la zone euro au 1er janvier 2014. Sur Twitter, l'europhile éditorialiste Jean Quatremer est pour sa part sceptique : «Une Grèce n’a pas suffi ! La Commission veut la Bulgarie dans l’euro d’ici un an. Même plus besoin des europhobes, Bruxelles fait le boulot !»

En outre, la Bulgarie affiche un taux de corruption élevé et la santé de ses banques inquiète la BCE, qui aimerait pouvoir les soumettre à des tests de résistance avant de donner son aval.

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