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Le Royaume-Uni ne veut plus être un Eldorado migratoire et prend des mesures répressives

Le «british calling», ou l'attraction irrésistible qu'exerce le pays sur les migrants arrive-t-il à sa fin? C'est en tout cas ce que souhaite le gouvernement britannique qui vient d'adopter diverses mesures destinées à faciliter leur expulsion.

De nouvelles propositions très strictes vont être incluses dans le projet de loi Immigration. Désormais au Royaume-Uni, les migrants en situation irrégulière pourront faire l'objet d'une expulsion manu militari de leur logement, sans autorisation préalable d'un quelconque tribunal. 

De plus, en vertu de cette loi sur l'immigration à venir, les propriétaires seront tenus d'expulser les immigrants illégaux peu de temps après avoir reçu un avis des autorités leur indiquant que leur locataire n'a plus le droit de louer dans le Royaume-Uni. 

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Les propriétaires devront également vérifier la situation légale des locataires au regard de la loi sur l'asile. Les propriétaires seront ainsi obligés d'exiger la preuve que le futur locataire est autorisé à rester dans le Royaume-Uni. Cela pourra se faire par l'examen de leur passeport ou de leur permis de résidence biométrique.

Plus encore, les propriétaires peu regardants ou trop négligeants qui n'auront pas vérifié au préalable le statut du futur locataire pourront être condamnés. Il risque en effet une amende, voire un emprisonnement de cinq ans.

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Les autorités pourront aussi réclamer le remboursement de loyers à des propriétaires qui ont abusé du système de prestations publiques en offrant à la location des logements dangereux ou insalubres. Le gouvernement entend ainsi lutter contre les marchands de sommeil qui exploitent la détresse des migrants.

Autre mesure, la nouvelle loi va créer une liste noire de propriétaires voyous persistants à louer à des migrants en situation irrégulière. 

Le Home office a également annoncé son intention de supprimer pour les familles le droit automatique à des prestations sociales dans le cas où leurs demandes d'asile auraient été rejetées.

Ces mesures traduisent un durcissement de la position britannique. David Cameron n'a ainsi pas hésité à comparer les migrants à un «essaim». Les autorité ont également lancé la construction d'une nouvelle clôture pour protéger l'entrée du tunnel sous la Manche côté français.

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Toutes ces mesures tendent pour l'essentiel à décourager les candidats à l'émigration de quitter leur pays en montrant que la Grande-Bretagne est loin d'être un endroit accueillant pour les candidats à l'exil.

Le projet de loi sur l'immigration du gouvernement Cameron sera débattu au Parlement à l'automne prochain.