Sergueï Lavrov a reconnu que la Russie fournissait un soutien technico-militaire au gouvernement syrien pour lutter contre Daesh. «Nous avons toutes les raisons de penser que sans ce soutien, les territoires accaparés par cet organisation terroriste auraient été plus vastes de centaines, voire de milliers de kilomètres carrés», a-t-il expliqué.
Sergueï Lavrov a qualifié la possibilité d’effectuer des frappes aériennes de la coalition contre les troupes gouvernementales syriennes de «contreproductive». «Quelques unités formées par les Américains seront sous protection de l’aviation de la coalition, sous la protection de l’aviation américaine… Cela soulève de nombreuses questions qui peuvent compliquer la tâche de la lutte contre le terrorisme», a déclaré le chef de la diplomatie russe. Le ministre russe a ajouté qu’il est «difficile parfois de comprendre qui lutte contre qui et qui dérange qui».
Sergueï Lavrov a aussi fait remarquer que tous les exemples de formation apportée aux combattants de la soi-disant opposition modérée par des Américains sur le territoire des Etats avoisinants ont abouti à ce que ces combattants, une fois formés, passent du côté des extrémistes. «Je ne pense pas que j’ai réussi à faire fléchir la position américaine, nous opinions diffèrent sur ce sujet», a ajouté le ministre russe.
Concernant le soutien que la Russie apporte au président syrien Bachar el-Assad, il estime que cela n’a rien à voir avec le règlement de la crise en Syrie. «Quand vous demandez si la Russie est prête à faire des concessions sur le soutien d’el-Assad, c’est une question qui n’aucune relation avec ce qui est en jeu», a-t-il précisé. Le ministre russe a encore fait remarquer que la chute de Bachar el-Assad avait été prédite il y a quatre ans déjà, mais qu’elle ne s’était toujours pas produite.
A Genève en 2012, «la communauté internationale a signé pour une transition politique en Syrie», a rappelé Sergueï Lavrov alors que les Occidentaux appellent depuis longtemps à faire tomber Bachar el-Assad.
Sergueï Lavrov a fait ses déclarations au moment où la Maison Blanche a menacé de prendre des «mesures supplémentaires» pour défendre les rebelles syriens que les Etats-Unis soutiennent. «La Syrie ne doit pas interférer avec les actions des forces entraînées par les Américains pour combattre l’Etat islamique, sinon des mesures supplémentaires pourraient être prises pour les protéger», a fait savoir le porte-parole de Maison Blanche, Josh Earnest.