Depuis quelques semaines, le parti démocrate américain fait face à mouvement de défiance de la part de ses propres électeurs qui ne cesse de prendre de l'ampleur. La campagne baptisée #WalkAway a véritablement décollé suite à la diffusion fin mai d'une vidéo dans laquelle Brandon Straka, un New-Yorkais qui se déclare publiquement homosexuel, explique les raisons qui l'ont poussé à quitter le parti auquel il a toujours appartenu.
«Autrefois, j'étais un libéral. Pour être honnête, il y a moins d'un an, j'étais toujours un libéral. Je rejette un système qui permet à une bande d'ambitieux mal informés et dogmatiques de supprimer la liberté d'expression, de créer de faux récits, et d'écraser de façon apathique la vérité», a-t-il expliqué dans sa vidéo qui a été vue plus de 420 000 fois sur Facebook. «Depuis des années maintenant, j'ai vu la gauche se transformer pour devenir intolérante, inflexible, illogique, haineuse, mal avisée, mal informée, anti-américaine, hypocrite, menaçante, sans pitié, ignorante, étroite d'esprit, et parfois avec une attitude et une rhétorique ouvertement fascistes», a-t-il poursuivi, soutenant que le parti démocrate s'était allié avec l'extrême gauche dans l'unique but de récolter des voix.
Et Brandon Straka d'affirmer que le «plus grand et plus insidieux mensonge» du parti démocrate était de dépeindre les minorités – que ce soit la communauté LGBT, les migrants ou les personnes de couleurs – comme étant «victimes d'une oppression systémique». Il ne s'agit d'après lui qu'une d'une basse manœuvre électoraliste qui vise à cultiver une mentalité de victime parmi les minorités qui voient ainsi dans le parti Démocrate leur unique sauveur.
Interrogé par RT le 3 juillet sur la raison qui l'a définitivement décidé à quitter son ancien parti, Brandon Straka a cité la politique identitaire et la culture du politiquement correct mises en avant par le parti démocrate, qui finiront selon lui par «prendre le dessus sur le bon sens». «Cela devenait de plus en plus hors de contrôle et c'est quelque chose que je ne pouvais plus tolérer», a-t-il expliqué, ajoutant qu'en tant qu'homosexuel, il était «une sorte de démocrate par défaut», et que la direction que prenait le parti l'avait mis «extrêmement mal à l'aise».
Sur les réseaux sociaux, le hashtag #WalkAway a généré beaucoup de discussions, de nombreux internautes faisant écho à Brandon Straka en partageant leurs propres histoires. «Je n'ai pas voté pour Trump [...] mais après avoir vu les attaques au vitriol de la gauche, et un récent incident où mes amis proches m'ont traité de nazi parce que je soutenais Trump alors que ce sont les personnes les plus aimantes que je connaisse, je choisis de #WalkAway», a par exemple écrit un internaute dans un message très partagé.
CJ Pearson, un activiste qui a soutenu Bernie Sanders, candidat à la primaire démocrate, avant de rejoindre l'équipe de Donald Trump, a jugé à l'aune de cette campagne que «tous les jours, partout aux Etats-Unis, des noirs Américains [ouvraient] leurs yeux», ce qui pourrait coûter cher au parti lors des prochaines élections.
Le parti démocrate de son côté n'a pas encore officiellement réagi à cette campagne mais ses partisans se sont déjà activés sur les réseaux sociaux pour en faire porter la responsabilité au parti républicain ainsi qu'à... la Russie, selon certains.
Pourtant, depuis plusieurs mois, il existe un véritable mouvement de contestation du parti au sein des minorités qui votent traditionnellement démocrate. L'influent rappeur Kanye West, qui se définit comme un esprit libre, a par exemple pris position en avril dernier devant ses 27 millions d'abonnés en faveur de Candace Owens. Cette commentatrice politique conservatrice afro-américaine s'est notamment fait connaître en reprochant aux Noirs des Etats-Unis d'être des «esclaves sur la plantation du parti démocrate». De quoi donner des sueurs froides aux démocrates à quelques mois des élections de mi-mandat ?