Ce n'est pas la première fois que le Qatar investit dans le patrimoine grec puisqu'en 2013 déjà, l'émir du Qatar avait acheté six îles grecques en mer Ionienne, pour la somme de 8,5 millions d'euros.
Mais crise grecque aidant, cette fois-ci, le petit pays du Golfe n'a eu qu'à débourser trois «modestes» millions d'euros pour acquérir sept îles. Moins de 500 000 euros l'unité, soit le même prix qu’un appartement haut de gamme à Paris. Un investissement d'émir ou de bon père de famille...
Récemment encore, c'est le footballeur Cristiano Ronaldo qui a offert une île à son agent pour son mariage, comme d'autres lui auraient offert une montre de prix.
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Un commerce en pleine expansion
Avec une dette qui a atteint plus de 177% du PIB, soit 312 milliards d’euros, la Grèce n'en finit pas d'être à la recherche d'argent frais pour soutenir son économie vacillante. Brader son patrimoine insulaire semble être devenu la solution de facilité. La Grèce a ainsi récemment décidé de mettre en vente une douzaine d'îles, à des prix oscillant de 3 et 50 millions d'euros. L'archipel de la Grèce se répartit en effet sur 1 200 îles, mais des estimations plus larges articulent un nombre de 6 000 îles car personne ne sait combien d'îles possède effectivement le gouvernement grec.
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Des agences se sont même spécialisées sur le marché de la vente d'îles aux particuliers. Ainsi, l'agence Private Islands Online propose à la vente des petits bouts d'Eden qu'on peut choisir sur catalogue.
En Grèce tout est à vendre, ou presque
Dans l'accord du 12 juillet intervenu entre la Grèce, le FMI et l'Eurogroupe, s'est glissée une mesure peu commentée : la création d'un fonds d'investissement de 50 milliards d'euros qui devra servir à rembourser la dette du gouvernement.
Mais la dotation de ce fonds se fera par la privatisation de biens publics. Comme on le voit sur le site internet du fonds, tout est à vendre: des îles évidemment, mais aussi des sites olympiques, des entreprises publiques, des aéroports, des ports, des plages et même des sources thermales.
C'est donc au final la question de la souveraineté de la Grèce qui se pose à travers la vente de ce patrimoine immobilier. Après l'accord du 12 juillet, un conseiller du gouvernement grec avait résumé la situation ainsi : «Il s'agit en fait de vendre la mémoire de nos ancêtres, de vendre notre histoire».