Sourire et poing levé, Ivan Duque a savouré sa victoire (53,8% des voix) devant ses supporters en liesse ce 17 juin à Bogota. Opposé au candidat de gauche, Gustavo Petro, le protégé de l’ancien président Alvaro Uribe (2002-2010) a réussi son pari : convaincre les Colombiens de changer de modèle économique mais surtout, reconsidérer l’accord de paix historique conclu en septembre 2016 entre son prédécesseur, Juan Manuel Santos, et les ex-membres des Farc, désormais autorisés à s'investir en politique. Consultés par référendum en octobre 2016, une courte majorité de Colombiens (50,23%) avait pourtant rejeté cette initiative.
Une reconversion qui n'est également pas du goût d’Ivan Duque. A peine élu à la magistrature suprême, il a promis qu’il procéderait à des «corrections», après avoir assuré au cours de sa campagne présidentielle que les ex-chefs des Farc, accusés d’avoir perpétré de graves crimes, seraient condamnés et interdits de siéger au Parlement.
Contourner cet objectif [de réconciliation] ne peut être un programme de gouvernement
Un changement de cap qui a fait réagir les anciens guérilleros désormais réunis au sein d’un parti politique éponyme. «Il est nécessaire que le bon sens s'impose ; ce que le pays demande c'est une paix intégrale, qui nous mène vers la réconciliation attendue [...]. Contourner cet objectif ne peut être un programme de gouvernement», peut-on lire dans un communiqué publié par le parti quelques heures après la victoire du chef de file de la droite colombienne.
L’appel des anciens membres de la rébellion marxiste à rencontrer le nouveau président n’a pas reçu, pour l’heure, de réponse de l’intéressé.
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