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Trois enfants palestiniens tués par l'armée israélienne en moins de 24h

Deux adolescents palestiniens de 17 ans ont été tués par les forces israéliennes dans des incidents séparés sur fonds d'affrontements en Cisjordanie après par la mort d'un bébé de 18 mois dans un incendie criminel perpétré par des extrémistes juifs.

Laith al-Fadel Khaladi, 17 ans, aurait été touché à la poitrine par un tireur israélien près de Bir Zeit, au nord de Ramallah dans le centre de la Cisjordanie.

L'adolescent est décédé plus tard de ses blessures dans un hôpital, selon l'agence palestinienne Ma'anNews, qui cite des sources médicales.

Le jeune homme aurait été abattu lors de manifestations anti-israéliennes dans la région, en réaction à l'attaque meurtrière de Douma qui avait coûté la vie à un bébé de 18 mois, brûlé vif.

Six autres Palestiniens ont été blessés dans des affrontements lors de manifestations en Cisjordanie et à Jérusalem, selon le quotidien Haaretz.

Par ailleurs, un Palestinien a été blessé à la jambe lors de manifestations dans la ville d'Hébron en Cisjordanie, tandis que quatre autres ont été blessés après que la police ait eu recours à des gaz lacrymogènes et a tiré avec des balles en caoutchouc contre une trentaine manifestants qui lançaient des pierres dans la ville de Halhoul.

Un autre Palestinien a été blessé par une balle en caoutchouc dans la ville de Kfar Kadum.

Un enchaînement sanglant

Plus tôt dans la journée, les soldats israéliens avaient abattu un autre adolescent palestinien âgé de 17 ans lui aussi, Mohammed al-Masri, près de la frontière dans le nord de la bande de Gaza, selon des responsables médicaux palestiniens.

L'adolescent s'était approché de la clôture frontalière à l'ouest de la région de Beit Lahia avec d'autres jeunes Palestiniens qui protestaient contre l'incendie criminel de Douma, selon le journal israélien Haaretz qui cite des sources palestiniennes.

Une autre personne a été blessée dans la fusillade. Un responsable médical palestinien a déclaré à l'AFP que ses jours n'étaient pas en danger.

Un porte-parole militaire israélien a déclaré au Jerusalem Post que plusieurs suspects s'étaient approchés de la clôture en deux points différents sans prêter attention aux appels des soldats qui leur ordonnaient de s'arrêter.

Selon cette même source un groupe aurait jeté des pierres en direction de la barrière de sécurité alors que les soldats tiraient en l'air, avant de viser «les parties inférieures du corps des suspects».

Une vidéo de RT montre la colère de la population palestinienne lors des funérailles de l'adolescent :

A Jérusalem, des manifestants ont jeté des pierres et des cocktails Molotov blessant un officier israélien.

Des coups de feu ont été signalés non loin de Kochav Hashahar, au nord de Jérusalem, sans faire de victimes.

Pendant ce temps, les colons israéliens ont été pris pour cible par des manifestants palestiniens dans le sud d'Hébron à Beit Hagai, rapporte le Jerusalem Post.

Des dizaines de colons auraient été évacués en raison de feux de broussailles allumés par des Palestiniens en colère. Trente personnes ont dû recevoir un traitement médical après avoir inhalé de la fumée.

«Chaque Israélien est désormais une cible légitime», a déclaré le Hamas vendredi, appelant à «une journée de colère» après le décès du bébé à Douma.

Une condamnation unanime de l'attaque de Douma

L'attaque de vendredi a également provoqué une condamnation internationale, via le chef de l'ONU Ban Ki-moon, qui a déclaré que l'absence de processus de paix et la poursuite d'une politique de colonisation illégale de la part d'Israël avaient suscité un extrémisme violent autant du côté israélien que palestinien.

Les Etats-Unis avaient condamné la mort du bébé en des termes très forts, qualifiant l'attentat de «vicieux».

L'UE avait également exprimé son indignation en estimant qu'il s'agissait là d'un «rappel tragique d'une situation dramatique dans la région qui met en lumière la nécessité urgente d'une solution politique au conflit israélo-palestinien».

Hier, dans le village de Kafr Douma près de la ville de Naplouse en Cisjordanie, des extrémistes juifs avaient tagué les mots «vengeance» et «le prix à payer» sur les murs d'une maison palestinienne avant d'y jeter des cocktails Molotov.

Un bébé de 18 mois, Ali Saad Dawabcha, avait péri dans l'attaque, tandis que sa mère Riham, 26 ans, son père Saad et son frère Ahmed, 4 ans, se trouvent entre la vie et la mort dans un hôpital israélien, selon des médecins. Un quatrième blessé, une fillette selon certaines sources, a également été hospitalisée.

Des centaines de personnes s'étaient rassemblées pour les funérailles de l'enfant vendredi :

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait aussitôt dénoncé un «acte de terrorisme», un qualificatif très rarement utilisé par Israël lors d'attaques antipalestiniennes, et ordonné «d'arrêter les meurtriers et de les traduire en justice».

Il a réitéré ces engagements lors d'un rare appel téléphonique au président palestinien Mahmoud Abbas, qui, en soirée, a toutefois dit «douter qu'Israël mette en oeuvre une véritable justice» et accusé l'Etat hébreu d'être «le responsable direct» de la mort du bébé en raison de «l'impunité qu'il accorde aux colons».