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L’ambassadeur de l’Union européenne à Alger convoqué après une vidéo hostile à Bouteflika

Le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué le 3 juin l’ambassadeur de l’Union européenne à Alger après la diffusion d’une vidéo dans laquelle une journaliste d’origine algérienne avait vertement interpellé Abdelaziz Bouteflika.

«A la suite de la diffusion à Bruxelles d’une vidéo attentatoire aux symboles de l’Etat algérien, l’ambassadeur de l’Union européenne à Alger, monsieur John O’Rourk, a été convoqué au siège du ministère des Affaires étrangères par monsieur Noureddine Ayadi, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères», ont fait savoir les autorités algériennes dans un communiqué en date du 3 juin relayé par plusieurs médias algériens.

Cette convocation fait suite à la diffusion le 1er juin, d’une vidéo dans laquelle la journaliste d'origine algérienne Layla Haddad avait qualifié le président Bouteflika d’«amas de chair, immobile, exposé au monde en dépit du mépris de toute une nation», depuis le Parlement européen dans la capitale belge. Cette sortie avait alors provoqué l'ire de l'ambassade d'Algérie à Bruxelles, qui l'avait accusée «de vomir sa haine de l’Algérie, ses symboles et ses institutions». 

Le responsable algérien a exprimé à l’ambassadeur de l’Union européenne à Alger «l’indignation» et la «réprobation» d’Alger face à la diffusion d’une vidéo réalisée «dans des installations officielles du Parlement européen utilisant ainsi et détournant abusivement des symboles de l’Union européenne pour porter gravement atteinte à l’honneur et à la dignité des institutions de la République algérienne».

Par ailleurs, les autorités algériennes ont appelé l’Union européenne à «se démarquer publiquement de cette manœuvre» et demandé que «des actions concrètes soient prises contre les agissements irresponsables de la contrevenante».

Malgré la colère de l’Algérie, John O’Rourk n’a pas condamné les propos de la journaliste en invoquant le droit de celle-ci à la liberté d’expression : «Nous avons souligné aux autorités algériennes que les journalistes accrédités auprès des institutions européennes ne parlent pas au nom des institutions mais en leur propre nom, en ligne avec les principes de liberté d'expression et [de] liberté des médias.»

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