Comme récemment en Islande, la circoncision partage l'opinion publique au Danemark. Une initiative populaire proposant l’interdiction de la circoncision non médicale a recueilli le 1er juin plus de 50 000 signatures. Comme le prévoit la Constitution danoise, cette mesure sera donc débattue au Parlement. Le projet de loi propose notamment une peine de six ans de prison contre les individus qui décident de faire circoncire leurs enfants.
«Nous sommes vraiment heureux, mais c'est maintenant que le gros du travail commence véritablement. C'est une étape importante mais modeste sur la route», a déclaré à l’agence de presse danoise Ritzau, Lena Nyhus, présidente de l’ONG Intact Denmark, à l’origine de cette initiative populaire.
«La société a une obligation particulière de protéger les droits fondamentaux de l’enfant, jusqu'à ce qu’il ait atteint l’âge et la maturité d’assumer lui-même cette responsabilité», souligne le texte qui fait notamment référence à la Convention des Nations unies sur les droits de l’enfant.
Le débat sur la circoncision a pris de l’ampleur depuis quelques années dans le pays. En 2014, plusieurs associations de protection de l’enfance avaient milité pour son interdiction après une résolution du Conseil de l’Europe votée quelques mois plus tôt.
Celle-ci appelait à «définir clairement les conditions médicales, sanitaires et autres à respecter s’agissant des pratiques qui sont aujourd’hui largement répandues dans certaines communautés religieuses, telles que la circoncision médicalement non justifiée des jeunes garçons». En décembre 2016, l’Association des médecins danois avait également pris position, qualifiant d’«éthiquement inacceptable», la circoncision non médicale des mineurs.
Selon les autorités sanitaires, entre 1 000 et 2 000 enfants par an, majoritairement juifs et musulmans, sont circoncis dans le pays.
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