Le ministre israélien de la Défense, Moshé Yaalon a qualifié ce matin dans un communiqué ces actes de «terroristes», de même que Benyamin Netanyahou qui a dénoncé «un acte terroriste en tout point».
«Le meurtre du bébé palestinien est un acte terroriste (...), nous ne permettrons pas à des terroristes de porter atteinte à la vie de Palestiniens», a ajouté le ministre.
Les condamnations unanimes des dirigeants israéliens n'ont toutefois pas convaincu les Palestiniens qui considèrent le gouvernement de Netanyahou «entièrement responsable» de la mort du bébé, y voyant la «conséquence directe de décennies d'impunité accordée par les autorités israéliennes au terrorisme des colons».
Saëb Erakat, numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a estimé qu'«on ne peut dissocier cette attaque barbare» d'un «gouvernement qui représente une coalition pour la colonisation et l'apartheid».
Des manifestations sont attendues après la prière de la mi-journée dans les Territoires palestiniens. Les islamistes du Hamas, au pouvoir à Gaza, avaient lancé dès jeudi un appel à une «journée de la colère» contre les agressions israéliennes.
Dans la nuit, quatre colons israéliens, qui avaient pénétré à Doma près de Naplouse ont mis le feu à une des maisons située à l'entrée d'un village palestinien et inscrit des slogans sur un mur, dont un proclamant «vive le Messie», avant de s'enfuir en direction d'une colonie voisine, a-t-on ajouté de mêmes sources.
Un porte-parole militaire israélien a précisé que les graffitis en hébreu retrouvés sur les murs de la maison étaient en train d'être analysés et que l'armée «opérait dans le secteur de l'incendie pour localiser les auteurs de l'attaque».
Le bébé, prénommé Ali Dawabcheh, un an et demi, a été brûlé vif. Sa mère Eham, 26 ans, son père Saad et son frère Ahmed, quatre ans, ont été blessés et transférés vers un hôpital israélien, selon des sources médicales israéliennes.
«Cette attaque contre des civils n'est rien d'autre qu'un acte barbare de terrorisme», a ajouté le lieutenant colonel Peter Lerner, porte-parole le l'armée.
Pour l'ONG israélienne La Paix Maintenant, opposée à la colonisation des territoires palestiniens, ce genre «d'agressions de la part des colons est devenue une véritable épidémie».
Sur la radio israélienne, le dirigeant de l'ONG, Yaariv Openheimer a dénoncé «l'indulgence dont fait preuve le gouvernement envers les violences anti-palestiniennes et les discours de haine».
En mai, l'organisation israélienne Yesh Din estimait que 85,3% des plaintes de Palestiniens après des attaques de colons étaient classées sans suite.
Depuis des années, des activistes d'extrême droite ou des colons se livrent en Israël et dans les Territoires palestiniens à des actes de violences contre des Palestiniens et des Arabes israéliens, des lieux de culte musulmans et chrétiens, ou même des soldats israéliens. Les activistes appellent leurs actions sous le label du «prix à payer».
Mercredi 29 juillet, Benyamin Netanyahou a approuvé la construction de 300 nouveaux logements en Cisjordanie dans la colonie juive de Beit El en dépit d'une condamnation de l'opinion internationale. Le Département d'Etat américain a répondu par une déclaration critiquant les constructions d'«illégitimes».
Dans le même temps la Cour suprême israélienne a ordonné la démolition de deux blocs de maisons construites illégalement sur des terres appartenant à des Palestiniens dans la même zone.
Cet ordre avait provoqué la colère de colons israéliens et des affrontements avec la police avaient eu lieu.