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Skripal serait mort si le poison avait été un agent de qualité militaire, selon Vladimir Poutine

Le chef d'Etat russe Vladimir Poutine a fait savoir ce 18 mai, lors d'une conférence de presse avec Angela Merkel, que l'ex-agent double Sergueï Skripal aurait succombé à son empoisonnement du 4 mars si l'agent utilisé avait été de qualité militaire.

Le président russe Vladimir Poutine a estimé ce 18 mai, lors d'une conférence de presse commune avec la chancelière allemande Angela Merkel, en visite à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie, que l'ex-agent double Sergueï Skripal serait décédé si le poison utilisé contre lui le 4 mars dernier à Salisbury, en Angleterre, avait été de qualité miliaire. Il a également souhaité «bonne santé» à Sergueï Skripal, sorti ce même jour de l'hôpital britannique où il était soigné. «J'ai entendu dire aujourd'hui dans les médias qu'il était sorti de l'hôpital. Que Dieu lui donne une bonne santé !», s'est exclamé Vladimir Poutine.

«Si un agent de qualité militaire avait été employé, cette personne serait morte sur place. Heureusement il est guéri, sorti [de l'hôpital] et j'espère qu'il restera vivant, en bonne santé, et sain et sauf», a ajouté le président russe.

L'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia a provoqué une grave crise diplomatique entre Londres, soutenu par ses alliés occidentaux, et Moscou, accusé sans preuves d'être responsable de l'attaque, mais qui nie vigoureusement toute implication. Cette crise s'est traduite par la plus importante vague d'expulsions croisées de diplomates de l'Histoire.

«Nous avons proposé à de nombreuses reprises à nos partenaires britanniques d'apporter toute l'aide nécessaire à l'enquête. Il n'y a eu aucune réaction pour l'instant. Notre proposition reste ouverte», a encore fait savoir ce 18 mai Vladimir Poutine.

Sergueï Skripal et sa fille avaient été retrouvés inconscients le 4 mars sur un banc à Salisbury, où vit l'ex-espion de 66 ans. La police britannique estime que les Skripal sont entrés en contact avec le poison au domicile de Sergueï, où sa fille était venue lui rendre visite de Russie.

Moscou estime en outre que sa version des faits se trouve renforcée par les déclarations du laboratoire britannique ayant analysé la substance utilisée. Ce dernier l'a identifiée comme étant un «novitchok», un agent innervant de type militaire développé par l'URSS, mais a reconnu le 3 avril ne pas avoir de preuves qu'il proviendrait de Russie – alors même que le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, avait assuré le 19 mars que le laboratoire lui avait confirmé l'origine russe de la substance.

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